Même si elle réalise 70% de ses ventes aux États-Unis dans les grandes surfaces et les magasins de sport, la PME Pélican International ne semble pas tracassée par l'actuel ralentissement économique. Ce manufacturier lavallois, surtout connu pour ses kayaks, pédalos et autres embarcations en polyéthylène, donne plutôt l'impression d'être en pleine possession de ses moyens. Portrait d'une entreprise qui vient de fêter ses 40 ans et qui est devenue une référence dans son secteur.

Depuis 1968, année de sa fondation, Pélican International en a connu, des périodes d'essoufflement économique. Celle que nous traversons ne devrait pas être différente des autres, croit Christian Élie, président-directeur général de la PME de 300 employés, dont les ventes sont d'environ 50 millions.

 

«On ne s'attend pas à une croissance en 2009, explique M. Élie. À tout le moins, nos ventes devraient être stables. Mais on pourrait avoir de belles surprises. Au lieu de s'acheter une voiture, une télé ou un autre gros morceau, les gens vont probablement s'offrir quelque chose de plus modeste comme, par exemple, un kayak ou un canot.»

Et peu importe sur quel type de produits les consommateurs jetteront leur dévolu, la PME sera prête à répondre à la demande, affirme son PDG.

Pélican se targue d'offrir le meilleur rapport qualité-prix dans l'ensemble de ses produits. Mais ce qui la différencie avant tout, c'est sa logistique. Ce n'est pas pour rien qu'elle est devenue un leader mondial dans la fabrication de produits de loisir thermoformés en polyéthylène.

Une longueur d'avance

Selon Christian Élie, Pélican a une longueur d'avance sur la concurrence (qui vient principalement des États-Unis) au chapitre de la fabrication. Elle est l'une des très rares PME à utiliser le procédé de thermoformage, alors que le reste de l'industrie s'en remet au rotomoulage, un procédé moins coûteux mais 10 fois moins rapide.

Même la forme de chaque objet fabriqué par Pélican est pensée en fonction de l'espace qu'il occupera durant son transport chez le client. Cette façon de faire détonne avec celle qui prévalait au début des années 70, lorsque Gérard Élie, le père de Christian, était propriétaire de la PME.

Pour ceux qui ne s'en souviennent pas, Pélican a été la première entreprise dans le monde à fabriquer un pédalo (en 1970) puis un canot (en 1972) entièrement en plastique à l'aide du thermoformage. Une véritable révolution en ces temps où la fibre de verre régnait en maître. Toutefois, malgré ses belles prouesses technologiques, Pélican a perdu beaucoup d'argent entre 1970 et 1975, justement par manque de logistique.

En 1975, Christian Élie se joint à l'entreprise, à laquelle il apporte une nouvelle dynamique. Il n'a que 20 ans et étudie l'administration à l'UQAM. Manque de pot, les profs de l'époque font la grève.

Aujourd'hui âgé de 53 ans, Christian Élie n'a donc jamais terminé ses études universitaires.

Tous les échelons

Il a toutefois occupé à peu près toutes les fonctions dans l'entreprise familiale. Il connaît donc les installations de l'entreprise, aujourd'hui d'une superficie de 300 000 pieds carrés, sur le bout des doigts.

En 1979, au tour d'Antoine Élie, doué pour la vente et la mise en marché, de joindre les rangs de la PME. Christian, qui a un côté plus «artiste», et Antoine, beaucoup plus «cartésien», se complètent à merveille et forment un tandem de choc.

En 1995, ils rachètent l'entreprise de leur père et redoublent d'efforts pour faire de Pélican le premier de classe dans son secteur. «Entre 1995 et 2007, nous avons connu une croissance soutenue de 20%», indique Christian Élie.

La principale activité

Les produits nautiques de milieu de gamme demeurent la principale activité de la PME. L'an passé, Pélican a fabriqué près de 100 000 kayaks. L'entreprise vient néanmoins de faire un saut dans le haut de gamme avec sa nouvelle série de kayaks Élite. Cette série a notamment vu le jour grâce au concours du kayakiste olympien François Létourneau, lequel fait partie de l'équipe de R&D de Pélican.

Outre ses nombreux modèles d'embarcations, Pélican fabrique également des accessoires pour la glissade en hiver (trois-skis, planches, tapis de glisse, etc.).

200 produits

Des pataugeoires et des bacs à sable thermoformés viennent compléter l'offre. La PME fabrique quelque 200 produits, vendus entre 2$ et 1500$.

À court terme, Pélican International compte poursuivre ses investissements en achetant de l'équipement et en créant de nouveaux produits.

En maintenant le cap sur l'innovation et l'amélioration de ses procédés de fabrication, la PME croit pouvoir éviter de dériver en ces temps économiques houleux.