Wall Street a connu une nouvelle séance agitée, alors que de virulentes critiques du président américain, Donald Trump, sur les hausses de taux de la banque centrale (Fed) ont ravivé les inquiétudes sur les conséquences de cette politique sur la croissance.

Selon les résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average, a cédé 2,13%, à 25 052,83 points, au plus bas depuis le 23 juillet.

Le Nasdaq a perdu 1,25%, à 7329,06 points, au plus bas depuis le 8 mai. L'indice élargi S&P 500 a cédé 2,06%, à 2728,37 points, son point le plus bas depuis le 3 juillet.

Signe du vent d'inquiétude qui a saisi les investisseurs jeudi, l'indice mesurant la volatilité des marchés (VIX) a atteint un plus haut depuis février, une période où les indices boursiers avaient connu plusieurs séances de chute brutale.

Ce mouvement d'inquiétude a touché l'ensemble des secteurs, et il s'est répandu dans les principales places boursières du monde. À la clôture des places européennes, la Bourse de Paris a fini en net repli (-1,92%), celle de Londres a plongé de 1,94% et celle de Francfort de 1,48%. Milan a abandonné 1,84%, Bruxelles 2,03%, et Amsterdam 1,92%. L'indice suisse a quant à lui reculé de 2,85%.

La Bourse de Hong Kong a clôturé en baisse de 3,54%, Tokyo de 3,89%, tandis que Shanghai a plongé de plus de 5% et Shenzhen de 6,45%.

(IT) Encore très bas

La chute des indices a été le fruit de plusieurs facteurs, selon Nate Thooft, de Manulife AM, allant de la «hausse des taux d'intérêt de la Banque centrale américaine (Fed) aux craintes de mauvaises nouvelles durant la saison des résultats qui s'ouvre, en passant par des données économiques décevantes à l'étranger, principalement en Chine».

Le débat sur la politique de hausse de taux de la Fed est brusquement revenu sur le devant de la scène jeudi après que Donald Trump a jugé qu'elle était «trop agressive», «en roue libre» et constituait une «grosse erreur».

Difficile toutefois de trouver des économistes pour emboîter le pas du président alors que, à 2,25%, les taux de la Fed, une arme qui sert principalement à maîtriser la hausse de l'inflation, évoluent encore en dessous de la hausse des prix.

Selon Sam Stovall de CFRA, la glissade des indices s'explique davantage par le fait que «les investisseurs semblent surtout penser que les indices sont allés trop haut, ils remettent donc les pendules à l'heure».

Toujours est-il que la perspective de hausses de taux de la Fed pèse sur le marché obligataire américain, où le taux d'emprunt à 10 ans évoluait jeudi bien au-dessus de la barre des 3%, proche de ses plus hauts depuis sept ans, et celui à 30 ans à 3,314%.

Or les investisseurs redoutent que la remontée des taux ne freine l'appétit des consommateurs et des entreprises pour les emprunts destinés à l'investissement, à l'achat de biens immobiliers ou de consommation.

De plus, ces hausses font des obligations une alternative de plus en plus rémunératrice au marché des actions pour les investisseurs en quête de rendement et de sécurité.

Deux indicateurs sont venus apaiser jeudi les craintes de hausse de l'inflation américaine, l'un des principaux facteurs qui encourage la Fed à monter ses taux.

L'indice des prix à la consommation (CPI) en septembre a marqué le pas du fait d'un recul des coûts de l'énergie et les demandes d'allocations hebdomadaires au chômage ont augmenté à la surprise des analystes.

À la Bourse des matières premières de New York, le prix du pétrole brut a perdu 2,20 $ US à 70,97 $ US le baril, tandis que celui de l'or a gagné 34,20 $ US à 1227,60 $ US l'once. Le prix du cuivre a grimpé de 2,25 cents US à 2,80 $ US la livre.

Du côté de la Bourse de Toronto a touché jeudi son plus bas niveau en six mois, alors que les marchés nord-américains réalisaient un nouveau plongeon.

L'indice composé S&P/TSX du parquet torontois a reculé de 200,27 points pour terminer les échanges à 15 317,13 points, au lendemain d'une chute de plus de 330 points.

Ce recul de 1,3 % survient au lendemain d'une chute de plus de 330 points pour l'indice, son déclin d'une seule séance le plus important en plus de trois ans.

-Avec La Presse canadienne