Les marchés boursiers nord-américains ont clôturé en baisse vendredi, malgré la publication de solides données sur le marché de l'emploi de deux côtés de la frontière.

L'indice composé S&P/TSX de la Bourse de Toronto a reculé vendredi de 60,50 points à 15 946,17 points. 

À New York, le déclin a été encore plus prononcé. La moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a perdu 180,43 points à 26 447,05 points, tandis que l'indice élargi S&P 500 a cédé 16,04 points à 2885,57 points. L'indice composé du Nasdaq a rendu 91,06 points à 7788,45 points. 

«Les courtiers s'inquiètent visiblement de voir la banque centrale américaine devoir se montrer plus agressive et relever ses taux plus rapidement que prévu», a expliqué Christopher Low, économiste pour FTN Financial. 

Cette perspective a fait bondir les taux sur le marché obligataire. 

Le rendement sur la dette à 10 ans des États-Unis s'est ainsi hissé jusqu'à 3,24% vendredi, son plus haut niveau depuis 2011. 

Cette progression accompagne logiquement la remontée en cours des taux d'intérêt décidée par la Réserve fédérale (Fed) au vu de la bonne santé de l'économie des États-Unis. 

«Le fait que le taux de chômage soit descendu à son plus bas depuis presque 50 ans a remis en avant le risque» de voir la Fed agir plus frontalement pour éviter une surchauffe de l'économie, a estimé M. Low. 

Le rapport mensuel sur l'emploi américain a en effet montré vendredi que le taux de chômage était tombé à 3,7% aux États-Unis en septembre. Il a aussi fait état d'un ralentissement marqué des créations d'emplois, mais ce dernier est en partie dû au passage de l'ouragan Florence sur la côte est du pays. 

Par ailleurs, le salaire horaire moyen s'est affiché en hausse de 2,8% sur un an en septembre. C'est un peu moins qu'en août (2,9%), mais un peu plus que l'inflation ce même mois (2,7%).  

Le marché du travail canadien a gagné 63 000 postes en septembre, ce qui a fait baisser le taux de chômage à 5,9%.  

La bonne raison 

«Les taux montent pour une bonne raison, la solidité de la croissance américaine», a rappelé Kate Warne de la société de gestion d'actifs Edward Jones. «Mais on ne s'attendait pas à ce qu'ils montent aussi franchement et aussi vite (sur le marché obligataire)», a-t-elle ajouté. 

Or les courtiers de Wall Street, qui ont largement profité ces dernières années de l'argent peu cher de la Banque centrale américaine, redoutent de voir les taux remonter trop rapidement. 

Les taux d'intérêt influencent également les crédits à la consommation et les emprunts immobiliers effectués par les particuliers ainsi que les dépenses d'investissement effectuées par les entreprises, et leur brusque envolée pourrait freiner la croissance. 

Sur le front des valeurs, le fabricant de voitures électriques Tesla a chuté de 7,05%. Quelques jours seulement après avoir trouvé un accord avec le gendarme boursier américain pour éviter des poursuites judiciaires pour «fraude», son patron Elon Musk s'est moqué publiquement de l'institution dans un tweet jeudi. 

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a pris 1 cent US à 74,34 $ US le baril, tandis que celui de l'or a gagné 4 $ US à 1205,60 $ US l'once. Le prix du cuivre a reculé de 1,45 cent US à 2,76 $ US la livre.

-Avec La Presse canadienne