Wall Street a terminé en ordre dispersé mercredi, fragilisée par une lourde chute des valeurs technologiques sous l'effet d'une crainte de régulation accrue du secteur.

L'indice vedette de Wall Street, le Dow Jones, a avancé de 0,1 % à 25 974,99 points et le Nasdaq, à forte coloration technologique, a lâché 1,2 % à 7995,17 points, sa plus mauvaise séance en trois semaines.

L'indice S&P 500 a baissé de 0,3 % à 2888,60 points.

Le patron de Twitter, Jack Dorsey, et la numéro deux de Facebook, Sheryl Sandberg, ont été auditionnés par le Congrès sur « les opérations d'influence étrangères et leur utilisation des plateformes des médias ». M. Dorsey a admis que son service de micromessages n'était pas « préparé » pour faire face aux manipulations qui ont affecté les réseaux sociaux ces dernières années, notamment lors de la campagne présidentielle américaine de 2016.

Le Congrès « a fait allusion à une réglementation plus stricte des médias sociaux, ce qui a provoqué une soudaine vague de ventes » des valeurs technologiques, a commenté Ken Berman, stratégiste pour Gorilla Trade.

Twitter a ainsi perdu 6,1 %, Facebook 2,3 %, Alphabet (maison mère de Google) 1 % et Snap 4,5 %.

Netflix, moins concerné par ces affaires, a tout de même plongé de 6,2 %.

« On sait que des règles plus strictes seront imposées, on ne sait simplement pas sous quelle forme pour l'instant », a affirmé Tom Cahill, stratégiste pour Ventura Wealth Management.

Crainte supplémentaire pour le secteur, le ministre de la Justice Jeff Sessions veut discuter avec plusieurs procureurs fédéraux avant la fin du mois « de l'inquiétude grandissante que ces sociétés puissent mettre à mal la libre concurrence et étouffent intentionnellement les échanges libres des idées sur leurs plateformes », a indiqué le ministère dans un communiqué.

Cette annonce fait suite aux récentes critiques de Donald Trump sur leur manque d'impartialité présumé. Il accuse notamment Google de truquer les résultats de son moteur de recherche au profit des médias « de gauche », et au détriment des conservateurs.

Du côté commercial, peu d'avancées ont été notées à l'occasion de la reprise des négociations entre les États-Unis et le Canada.

Les discussions qui visent à moderniser le traité de libre-échange ALENA ont repris dans un esprit d'apparente conciliation même si le premier ministre canadien Justin Trudeau a accusé Donald Trump de ne pas respecter les règles.

Sur le front des valeurs, les autorités américaines ont lancé une enquête sur les pratiques commerciales de l'émetteur de cartes bancaires American Express (AmEx, -1,2%), soupçonné d'avoir gonflé les taux de change appliqués à des entreprises clientes, a affirmé une source proche du dossier à l'AFP.

Tesla a reculé de 2,8 %, au plus bas en trois mois, sur fond de nouvelles accusations polémiques de l'emblématique patron du constructeur automobile Elon Musk. Habitué aux déclarations fracassantes, celui-ci a de nouveau accusé mardi de pédophilie un spéléologue britannique ayant contribué en juillet au sauvetage de 12 enfants thaïlandais, d'après le site d'informations BuzzFeed.

La Bourse de Toronto a clôturé en baisse, les investisseurs étant à la recherche de tout signe de progrès alors que reprenaient les négociations entre le Canada et les États-Unis pour l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA).

L'indice composé S&P/TSX du parquet torontois a cédé 23,73 points à 16 137,57 points, après avoir cédé plus de 100 points lors de chacune des séances de vendredi et mardi.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s'est négocié au cours moyen de 75,84 cents US, en baisse par rapport à 75,86 cents US la veille.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a rendu 1,15 $ US à 68,72 $ US le baril, tandis que celui de l'or a pris 2,20 $ US à 1201,30 $ US l'once. Le prix du cuivre a gagné 0,8 cent US à 2,61 $ US la livre.