La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé vendredi, les investisseurs penchant pour la prudence à l'approche d'une longue fin de semaine alors que s'éloignait la perspective d'un accord commercial imminent entre le Canada et les États-Unis.

L'indice vedette de Wall Street, le Dow Jones, a perdu 0,1 %, à 25 964,82 points, et le Nasdaq, à forte coloration technologique, a gagné 0,26 %, à 8109,54 points.

L'indice élargi S&P 500 a grappillé 0,01 %, à 2901,52.

Les échanges ont été principalement animés vendredi par les divers rebondissements dans les négociations entre Canadiens et Américains pour moderniser le traité de libre-échange nord-américain.

Les indices de la place new-yorkaise ont notamment fléchi quand la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, a, à la mi-séance, indiqué que les négociateurs n'étaient pas encore parvenus à un compromis.

Les autorités des deux pays ont finalement annoncé peu avant la clôture qu'ils n'avaient pas trouvé d'accord et que les discussions reprendraient la semaine prochaine.

« On aura une meilleure idée de tout ce que cela implique pour les marchés quand tout le monde sera revenu à son bureau » mardi, a remarqué Maris Ogg de Tower Bridge Advisors.

Les volumes d'échanges étaient très faibles vendredi alors que se profilait la longue fin de semaine du Travail, lundi étant férié, et que de nombreux courtiers avaient déserté les salles de courtage, a-t-elle souligné.

Cette absence d'avancées majeures entre Washington et Ottawa s'ajoute à des signaux peu encourageants sur l'apaisement des tensions commerciales entre les États-Unis et ses autres grands partenaires commerciaux.

Selon l'agence Bloomberg, Donald Trump souhaiterait mettre en oeuvre une nouvelle salve de taxes douanières sur 200 milliards US de produits chinois importés aux États-Unis dès la semaine prochaine.

Le locataire de la Maison-Blanche a également jugé lors d'un entretien avec l'agence jeudi que l'offre de l'Union européenne (UE) d'abandonner les tarifs douaniers sur les importations automobiles américaines n'était pas suffisante. Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a affirmé vendredi que l'UE riposterait à d'éventuelles taxes automobiles américaines.

Pour Quincy Krosby de Prudential, la réaction des indices aux soubresauts sur les négociations commerciales vendredi n'est pas étonnante « puisque le marché réagit beaucoup depuis le début de la semaine à tous les gros titres sur le commerce ».

Le Nasdaq et le S&P 500 sont ainsi montés à des niveaux inédits après la conclusion lundi d'un accord commercial de principe entre Washington et Mexico.

Sur la semaine, le Dow Jones a gagné 0,7 %, le Nasdaq, 2,1 %, et le S&0 500, 0,9 %

Sur le front des valeurs, le spécialiste de vêtements pour yoga Lululemon a pour sa part bondi de 13,1 % après avoir aussi dévoilé des résultats encourageants, dont un chiffre d'affaires en hausse de 24 % et une révision à la hausse de ses prévisions annuelles.

Le géant des boissons Coca-Cola a reculé de 0,85 % après avoir annoncé le rachat de la chaîne britannique de café Costa pour 5,1 milliards US.

La chaîne de supermarchés Walmart a cédé 0,25 %. Elle prévoit, dans le sillage de la fermeture de Toys « R » Us, d'augmenter son offre de jouets dans ses magasins de 30 % et en ligne de 40 %.

La Bourse de Toronto a clôturé  sur un recul de plus de 100 points, alors que le Canada et les États-Unis n'ont pas réussi à conclure un accord commercial avant la date limite d'aujourd'hui, imposée par le président américain.

L'indice composé S&P/TSX du parquet torontois a lâché 108,67 points pour terminer la séance avec 16 262,88 points.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s'est négocié au cours moyen de 76,60 ¢ US, en baisse par rapport à son cours moyen de 77,04 ¢ US de la veille.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a retraité de 45 ¢ US à 69,80 $ US le baril, tandis que celui de l'or a avancé de 1,70 $ US à 1206,70 $ US l'once. Le prix du cuivre a plongé d'environ 5 ¢ US à 2,68 $ US la livre.

Avec l'Agence France-Presse