Quand la construction va, tout va, dit un adage du langage populaire sur l'état de l'économie. N'empêche, les économistes et les stratèges boursiers prêteront une attention particulière, jeudi, au rapport des mises en chantier résidentielles en juillet aux États-Unis.

Pourquoi cette attention, alors que l'économie américaine roule à plein régime ?

Pour vérifier si le repli significatif des mises en chantier mesuré en juin - baisse de 12 % à 1,73 million d'unités annualisées, six fois moins que les attentes - n'était qu'un hoquet temporaire au début de l'été.

Ou si, au contraire, le maintien d'un tel repli dans les prochaines données pour le mois de juillet confirme un revirement négatif de fin de cycle dans le marché de la construction résidentielle aux États-Unis.

Et considérant l'influence considérable du marché résidentiel dans l'économie américaine, un tel revirement pourrait être de mauvais augure pour la suite des choses.

C'est d'ailleurs ce qu'appréhendent certains économistes et stratèges boursiers comme David Rosenberg, de la firme torontoise Gluskin Sheff.

« En regardant au-delà des récentes données de croissance forte du PIB aux États-Unis, on s'aperçoit notamment que les investissements résidentiels étaient encore en repli pour le deuxième trimestre consécutif. Et l'ensemble des dépenses liées à la construction résidentielle ont reculé durant quatre des cinq derniers trimestres », a signalé M. Rosenberg dans un récent billet à ses clients-investisseurs. 

« Avec le repli des mises en chantier, c'est un autre indicateur de début de récession dans la construction résidentielle aux États-Unis. Et la dernière fois qu'on a vu une telle conjoncture dans ce secteur, c'était lors de la récession de la fin de 2008 jusqu'au début de 2010 dans l'économie américaine. »

Une faiblesse préoccupante

À la banque Wells Fargo, l'économiste Mark Vitner s'est dit un peu étonné que « même en tenant compte de la volatilité inhabituelle observée dans certaines régions, les mises en chantier globales en juin étaient extrêmement faibles, suggérant que le secteur du logement aurait perdu de son élan ». 

« Cette faiblesse [...] est préoccupante compte tenu de la pénurie de logements à vendre et de la confiance encore relativement élevée des constructeurs malgré la hausse marquée des coûts des matériaux, en particulier du bois d'oeuvre. »

En effet, l'indice du coût du bois d'oeuvre aux États-Unis est en forte hausse de 17 % en un an et de 25 % sur deux ans. Cette hausse est attribuée à la demande forte pour le bois d'oeuvre. Mais aussi à l'impact des tarifs douaniers de 21 % imposés depuis l'an dernier par Washington sur le bois d'oeuvre importé du Canada, qui compte pour 28 % environ de tous les approvisionnements aux États-Unis.

Dans ce contexte, les analystes sondés par l'agence d'informations financières Thomson Reuters s'attendent à des mises en chantier résidentielles en juillet autour de 1,25 million d'unités, en termes annualisés.

Il s'agit de la prévision mensuelle la plus faible depuis le début de l'année.



À surveiller

MARDI

CAE précise son plan de vol

L'entreprise CAE, au premier plan du marché mondial de la formation par simulateurs en aviation et de celui de la médecine, reçoit demain ses actionnaires en assemblée annuelle à ses installations montréalaises. Ce sera l'occasion de faire le point sur son plan d'affaires, après le lancement d'un ambitieux projet de R&D évalué à 1 milliard en cinq ans. « Je maintiens donc ma cote de "surperformance" en Bourse, avec un prix cible de 29 $ par action », a récemment indiqué Cameron Doerksen, analyste chez Financière Banque Nationale.

MERCREDI

Metro, premier rapport avec PJC

Le détaillant alimentaire Metro publiera mercredi les résultats de son troisième trimestre 2018 qui, pour la première fois, comprendront ceux des pharmacies Jean Coutu (PJC), dont l'acquisition pour 4,5 milliards a été conclue en mai.