Wall Street a terminé en légère baisse vendredi à l'issue d'une séance indécise, entre le malaise provoqué par des commentaires de Donald Trump sur la guerre commerciale ou la banque centrale américaine, et des comptes d'entreprises meilleurs que prévu.

Son indice vedette, le Dow Jones  a cédé 0,03% à 25 058,12 points alors que le Nasdaq, à forte coloration technologique, a lâché 0,07% à 7820,20 points.

L'indice élargi S&P 500 a reculé de 0,09% à 2801,83 points.

Sur la semaine, le Dow Jones s'est apprécié de 0,15%, le Nasdaq a lâché 0,07% et le S&P 500 a grignoté 0,02%.

La séance a été marquée par des commentaires du président américain, qui a dans une interview et dans des tweets a menacé d'instaurer des taxes douanières punitives sur la totalité des produits chinois importés aux États-Unis, accusé l'Union européenne et la Chine de manipuler leur monnaie et critiqué la décision de la Banque centrale américaine (Fed) de remonter ses taux d'intérêt.

«Le problème n'est pas forcément tant ce qu'il dit, mais ce que cela suggère sur sa méconnaissance de l'économie», a souligné Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services.

«Le mandat de la Fed par exemple est le plein emploi et la stabilité des prix et elle n'a pas besoin que le président (Trump) la guide. Au contraire, plus elle va être critiquée, plus elle pourrait être tentée de prendre des décisions inverses aux recommandations du président pour ne pas être accusée d'avoir subi des pressions politiques», a-t-il noté.

Quant à toutes les questions autour des tensions commerciales entre Washington et ses principaux partenaires, elles «ont bien évidemment gagné de l'importance ces derniertemps, y compris (ce vendredi)», a souligné Quincy Krosby de Prudential Financial.

La principale question «pour les marchés comme pour la Fed est de savoir si elles vont empêcher les entreprises de s'agrandir, d'investir, d'embaucher, et si elles vont peser sur les indicateurs économiques», a-t-elle estimé.

Menacer par exemple d'imposer des taxes douanières sur toutes les importations chinoises «peut à la fois détruire des emplois, provoquer de l'inflation et déclencher une récession», a estimé M. Volokhine.

La réaction des investisseurs, désormais habitués aux propos controversés du président, est toutefois restée limitée sur le marché actions, à la faveur notamment de résultats d'entreprises supérieurs aux attentes: le géant de l'informatique Microsoft a ainsi gagné 1,8%, le groupe industriel Honeywell 3,8% et le fabricant d'outils de bricolage Stanley Black & Decker 3,3%.

Le conglomérat General Electric (GE) a en revanche reculé de 4,4%. Son bénéfice a plongé de 29,7% au deuxième trimestre et son chiffre d'affaires a progressé de seulement 3,5% malgré une forte demande pour ses moteurs d'avions.

«De façon générale, les chiffres sont bons depuis le début de la saison des résultats, et surtout les prévisions sont optimistes», a souligné Mme Krosby.

«Les analystes veulent savoir ce que les clients des entreprises disent, quelles sont leurs inquiétudes, par quoi les entreprises elles-mêmes sont préoccupées», a-t-elle souligné.

Les investisseurs continueront à cet égard à surveiller les nombreuses publications d'entreprises attendues la semaine prochaine.

Le dollar canadien a pris de l'altitude, après que Statistique Canada a révélé que l'inflation annuelle avait atteint en juin son plus haut niveau en plus de six ans.

Sur le marché des devises, le huard s'est négocié au cours moyen de 76,09 cents US, en hausse de 0,65 cent US par rapport à son cours moyen de la veille.

Cette hausse faisait suite à la publication du rapport mensuel sur l'inflation de Statistique Canada, dans lequel l'agence fédérale indiquait que l'inflation a grimpé à 2,5% en juin après s'être établie à 2,2% en mai.

De son côté, l'indice composé S&P/TSX de la Bourse de Toronto a retraité de 107,55 points à 16 435,46 points, tiré vers le bas par la plupart de ses grands secteurs.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a grimpé de 2 cents US à 68,26 $ US le baril, tandis que celui de l'or a grimpé de 7,10 $ US à 1231,10 $ US l'once. Le prix du cuivre a bondi de 6 cents US à 2,76 $ US la livre.

AFP-PC