Voti Detection, une entreprise montréalaise spécialisée dans les technologies de contrôle de sécurité, se prépare à faire le saut en Bourse cet été, a appris La Presse.

Pour s'inscrire à Toronto, vraisemblablement le mois prochain, Voti a conclu une entente avec une société de capital de démarrage déjà inscrite en Bourse. L'opération s'apparente à une prise de contrôle inversée.

Un placement privé de 10 à 15 millions de dollars sera effectué conjointement à la transaction. L'argent récolté ira au fonds de roulement de Voti.

« Nous avons des besoins intenses à ce niveau pour nous aider à gérer notre chaîne d'approvisionnement et s'assurer d'avoir l'inventaire nécessaire afin de pouvoir répondre à la demande », dit le grand patron Rory Olson.

La direction a rencontré des investisseurs canadiens au cours des dernières semaines dans le cadre d'un « roadshow » informel afin d'avoir une idée de la demande pour les actions de Voti. Les investisseurs institutionnels seraient nombreux à avoir exprimé leur intérêt, selon une personne au courant du dossier.

En raison de la transparence liée aux exigences réglementaires pour les entreprises publiques, Voti croit qu'être inscrite en Bourse pourrait l'aider à décrocher plus aisément des contrats de contrôle de sécurité auprès des gouvernements et des grandes entreprises.

Voti compte néanmoins déjà sur des clients d'envergure. « Nous sommes dans tous les centres de distribution d'Amazon en Amérique du Nord et au Mexique », dit Rory Olson. Le PDG précise aussi notamment avoir des contrats avec l'armée de l'air américaine, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés et des corps policiers.

L'ancien haut dirigeant de BCE Emergis et de SureFire Commerce indique que la taille du marché mondial dans lequel Voti évolue est supérieure à 800 millions, et il est contrôlé à 70 % par une poignée d'acteurs comme Smiths Detection, OSI Rapiscan et L3 qui, selon lui, utilisent les mêmes méthodes depuis 30 à 40 ans. « Nous utilisons une plateforme technologique pour développer nos capacités de détection », dit-il.

Après avoir vendu 40 appareils il y a trois ans, Voti en a vendu plus de 600 l'an passé. Rory Olson souligne que le chiffre d'affaires de Voti est passé de 1,7 million en 2015 à 18,4 millions en 2017.

« Les revenus devraient être en hausse de plus de 40 % cette année par rapport à l'année dernière. » - Rory Olson, PDG de Voti

L'exercice en cours devrait aussi être rentable, selon lui.

« On a prouvé que le modèle fonctionne et qu'on peut compétitionner efficacement », affirme Rory Olson.

Une fois en Bourse, Rory Olson souligne que le conseil d'administration de Voti sera entre autres composé de l'ex-patron de la Bourse de Montréal Alain Miquelon, de l'ex-chef de l'exploitation de GardaWorld Marc-André Aubé et de l'ex-PDG d'Aéroports de Montréal James Cherry.

À l'étroit à Dorval, Voti a récemment déménagé son siège social dans l'arrondissement de Saint-Laurent pour se donner plus d'espace afin d'assembler et de fabriquer ses scanneurs à rayons X.

VOTI EN BREF

Activités : fabrication de systèmes de détection par rayons X pouvant servir à sauver des vies et à protéger des infrastructures et des biens à l'aide d'algorithmes d'identification avancés de menaces et de contrebande

Année de fondation : 2008

Siège social : Montréal

Chef de la direction : Rory Olson

Nombre d'employés à plein temps : 54

Bureaux : Montréal, New Jersey, Dubaï et bientôt Asie du Sud-Est

Photo Marco Campanozzi, La Presse

Rory Olson, PDG de Voti (à gauche), et William Awad, fondateur de l'entreprise