L'indice de référence de la Bourse de Toronto a clôturé lundi sur un déclin de plus de 200 points, dans le cadre d'un désinvestissement mondial attribuable à une nouvelle escalade des tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis.

L'indice composé S&P/TSX du parquet torontois a glissé de 266,18 points, soit 1,62 pour cent, pour terminer la séance avec 16 183,86 points, et les marchés américains ont aussi lâché plus d'un pour cent.

«Ceci est manifestement une réaction aux inquiétudes liées aux tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine. Non seulement celles-ci s'accentuent, mais elles risquent de déborder dans le cadre mondial du commerce», a observé Craig Fehr, stratège des marchés canadiens pour la firme Edward Jones, à St. Louis.

Selon des articles du «Wall Street Journal» et de «Bloomberg News», l'administration Trump s'apprêterait à limiter les exportations de certains produits de haute technologie vers la Chine, et à limiter les investissements dans les firmes technologiques des sociétés dans lesquelles la Chine détient une forte participation. Le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, a indiqué que l'administration préparait une déclaration au sujet des restrictions d'investissement, qui ne seraient pas seulement liées à la Chine, mais à d'autres pays accusés de voler des technologies américaines.

Entre-temps, les tarifs américains sur des milliards de dollars d'importations chinoises - ainsi que les tarifs chinois sur les biens américains, en représailles - doivent entrer en vigueur d'ici moins de deux semaines.

Les investisseurs s'inquiètent de voir les restrictions protectionnistes prendre de l'ampleur, a noté M. Fehr.

«Cela inquiète le marché de plus en plus, le fait que les menaces de tarifs se soient transformées en tactique de négociation, et pourrait devenir un problème bien plus large.»

Tous les principaux secteurs du parquet torontois ont retraité lundi, mais les titres des métaux de base ont affiché une performance particulièrement mauvaise - notamment du côté du cuivre et du zinc. Ces métaux sont souvent perçus comme des indices de la croissance en Chine, alors tout dérangement potentiel à l'économie peut avoir une répercussion sur eux, a expliqué M. Fehr.

«Le fait que nous observions un désinvestissement dans les métaux, ainsi que dans les secteurs comme la technologie, suggère que le marché - du moins, aujourd'hui - interprète ce (problème potentiel) comme une menace plus large.»

À New York, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a cédé 328,09 points à 24 252,80 points, tandis que l'indice élargi S&P 500 a perdu 37,81 points à 2717,07 points. L'indice composé du Nasdaq a effacé 160,81 points, ou 2,09 pour cent, à 7532,01 points.

Une autre partie du problème réside dans le fait que le conflit commercial ne donne pas de signe de vouloir s'apaiser de sitôt, a poursuivi M. Fehr. Malgré tout, il ne s'attend pas à ce que cela ne débouche sur une guerre commerciale en bonne et due forme, ou ne dégénère en récession mondiale.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s'est négocié au cours moyen de 75,17 cents US, en hausse de 0,03 cent US par rapport à son cours moyen de vendredi.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a rendu 50 cents US à 68,08 $ US le baril. Le secteur torontois de l'énergie a reculé de 2,02 pour cent avec cette baisse du prix du brut et de l'appétit pour le risque. Certains producteurs ont aussi été soumis à une pression à la baisse après que Syncrude Canada a annoncé que ses activités seraient interrompues dans la foulée d'une panne de courant. L'action de Suncor Énergie, partenaire majoritaire dans Syncrude, a chuté de 1,91 $, soit 3,58 pour cent, à 51,44 $.

Ailleurs à New York, le prix de l'or a reculé de 1,80 $ US à 1268,90 $ US l'once et celui du cuivre a abandonné 4 cents US à 2,99 $ US la livre.