Ébranlée par l'exacerbation des rivalités commerciales entre la Chine et les États-Unis, la Bourse de New York a terminé dans le rouge mardi, son indice vedette finissant en baisse pour la sixième séance de suite.

Le Dow Jones Industrial Average a cédé 1,2 % à 24 700,21 points. Le NASDAQ, à forte composante technologique, a perdu 0,3 % à 7725,58 points.

Le S&P 500, qui représente les 500 plus grosses valeurs de Wall Street, a reculé de 0,4 % à 2762,57 points.

Même si les indices ont limité leurs pertes en fin de séance, ils ont été lestés dès l'ouverture par l'escalade des tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis.

« Les actions baissant le plus sont celles qui sont les plus susceptibles de souffrir des sanctions commerciales », à l'instar de Boeing (-3,8 %), Caterpillar (-3,6 %), ou Deere (-3,7 %), a relevé Alan Skrainka de Cornerstone Wealth Management.

Les constructeurs automobiles General Motors et Ford, qui vendent un nombre de voitures important en Chine, ont aussi cédé respectivement 3,9 % et 0,8 %.

Les groupes spécialisés dans les semi-conducteurs, particulièrement présents dans ce pays, ont plus ou moins limité les dégâts: Intel a reculé de 0,5 %, Qualcomm de 0,8 % et Nvidia de 1,9 %.

Apple a baissé de 1,6 %. Selon le New York Times, l'administration américaine a promis au groupe informatique de ne pas inclure les iPhone fabriqués en Chine dans la liste des produits frappés de taxes supplémentaires.

« Ces grandes multinationales ont vraiment besoin de la Chine comme relais de croissance », a souligné Gregori Volokhine de Meeaschaert Financial Services. « Il ne faut pas oublier que si la croissance mondiale ralentit à cause de la rhétorique de Trump, les entreprises américaines seront aussi touchées », a-t-il ajouté.

Jusqu'à présent, nombre d'acteurs du marché considéraient que l'imposition de 25 % de taxes additionnelles sur 50 milliards US de biens chinois décidées par Washington, suivie de représailles similaires de Pékin, représentaient plus une bataille commerciale dans un vaste jeu de négociations qu'une véritable guerre ouverte.

Mais le président américain Donald Trump a annoncé lundi soir son intention d'imposer 10 % de taxes additionnelles sur 200 milliards US d'importations chinoises supplémentaires, éveillant la crainte d'une réelle escalade pouvant freiner la croissance mondiale.

« Si l'inquiétude est réelle, si l'incertitude est réelle, il ne s'agit pas du dernier mot sur ce sujet. Les deux parties ont fortement intérêt à coopérer et à parvenir à un accord », a toutefois estimé M. Skrainka.

Dans tous les cas, cette approche protectionniste laisse les investisseurs sur leurs gardes.

Signe de leur attrait pour les actifs jugés moins risqués, le marché obligataire montait: le taux d'intérêt sur la dette américaine à 10 ans reculait à 2,889 % contre 2,917 % lundi soir, et celui à 30 ans à 3,023 %, contre 3,049 % à la précédente fermeture.

À Toronto, l'indice composé S&P/TSX de la Bourse de Toronto a perdu 67,10 points pour terminer la séance avec 16 316,53 points. Les secteurs de l'énergie et des matériaux ont notamment enregistré des reculs de 0,65 %et 0,63 %, respectivement.

Le cours du pétrole brut a perdu 79 cents US à 64,90 $ US le baril à la Bourse des matières premières de New York, tandis que le prix du cuivre a plongé de 6 cents US à 3,05 $ US la livre.

Les matières premières ont aussi souffert de la hausse du dollar américain depuis que la Réserve fédérale des États-Unis a décidé de hausser ses taux d'intérêt, la semaine dernière, a-t-il ajouté.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s'est négocié à 75,32 cents US, en baisse de 0,39 cent US par rapport à son cours moyen de la veille. Le huard continue d'être confronté aux pressions jumelles de la hausse des taux américains et des craintes commerciales, particulièrement celles liées à l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA).

Ailleurs à la Bourse des matières premières de New York, le cours de l'or a perdu 1,50 $ US à 1278,60 $ US l'once.