Wall Street a terminé dans le rouge lundi, rattrapée par un accès de faiblesse du secteur des télécoms et par une certaine fébrilité face aux risques géopolitiques et à une réunion imminente de la banque centrale américaine.

Son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, a perdu 0,6 % à 24 163,15 points. Le NASDAQ, à forte coloration technologique, a cédé 0,8 % à 7066,27 points.

L'indice élargi S&P 500 a reculé de 0,8 % à 2648,05 points.

Les indices avaient pourtant démarré la séance dans le vert, à la faveur notamment des résultats supérieurs aux attentes de McDonald (+5,8 %).

Dans leur ensemble, les entreprises cotées à Wall Street devraient voir leur bénéfice par action augmenter de 23,2 % au premier trimestre, selon la dernière estimation du cabinet d'analyses FactSet.

Mais « les attentes étaient tellement élevées que même quand les entreprises les dépassent, il est compliqué pour les investisseurs de se montrer encore plus optimistes », estime Kate Warne d'Edward Jones en soulignant que les courtiers « ont tendance à engranger des profits quand les résultats sont bons ».

Les indices ont par ailleurs commencé à piquer du nez en cours de séance « quand les inquiétudes géopolitiques ont plus ou moins pris l'ascendant sur les éléments fondamentaux », avance Art Hogan de Wunderlich Securities.

Le marché a notamment réagi selon lui aux accusations du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou sur l'existence d'un programme nucléaire secret iranien ainsi que par le regain de tensions commerciales alors qu'expire mardi le sursis accordé par Washington à certains partenaires, dont l'Union européenne, sur les taxes à l'importation d'acier et d'aluminium.

La montée récente des taux d'intérêt reste aussi une source d'anxiété alors que la banque centrale américaine tient mardi et mercredi une réunion de politique monétaire. Les marchés ne s'attendent pas à ce que l'institution relève ses taux d'intérêt dès ce rendez-vous, mais la Fed pourrait, dans son communiqué, prendre acte de la remontée de l'inflation: selon l'indice PCE publié lundi par le département du Commerce, elle a touché, pour la première fois depuis un an, l'objectif des 2 % que la banque centrale estime sain pour l'économie.

« Les investisseurs redoutent que la remontée des taux ne freine à long terme la hausse des bénéfices », remarque Kate Warne.

Lundi les taux d'intérêt se détendaient un peu: le taux d'emprunt à 10 ans des États-Unis reculait à 2,945 % contre 2,957 % vendredi soir, et celui à 30 ans à 3,116 % contre 3,125 % à la précédente clôture.

Le repli marqué de plusieurs grands groupes de télécoms a aussi pesé sur le marché.

Sprint et T-Mobile ont notamment chuté de respectivement 13,7 % et 6,2 % au lendemain de l'officialisation de leur fusion. Plusieurs observateurs estiment que l'opération pourrait être bloquée par les autorités de la concurrence.

La Bourse de Toronto a clôturé en baisse de plus de 60 points, au terme de sa première séance d'activités depuis qu'un problème technique a forcé sa fermeture hâtive, vendredi après-midi.

L'indice composé S&P/TSX du parquet torontois a perdu 61,05 points à 15 607,88 points.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s'est négocié au cours moyen de 77,91 cents US, en hausse de 0,13 cent US par rapport à son cours moyen de vendredi.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a gagné 47 cents US à 68,57 $ US le baril, tandis que celui du lingot d'or a effacé 4,20 $ US à 1319,20 $ US l'once. Le prix du cuivre a grimpé d'environ un demi-cent US à 3,07 $ US la livre.

Le Groupe TMX a indiqué qu'un problème matériel avait forcé la fermeture hâtive de ses places boursières, vendredi après-midi. En plus de la Bourse de Toronto, ce pépin technique a touché la Bourse de croissance TSXV, la Bourse de Montréal et la Bourse TSX Alpha.

- Avec La Presse canadienne