La Bourse de New York a fortement reculé lundi, victime de la chute de quelques valeurs vedettes de la technologie comme Amazon et Intel et de la crainte d'un regain de tensions commerciales entre les États-Unis et ses grands partenaires.

Le Dow Jones Industrial Average, l'indice vedette de Wall Street, a perdu 1,9% à 23 644,19 points après avoir cédé en cours de séance jusqu'à 3,2%.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a lâché 2,74% à 6870,12 points. Au plus bas de la séance, il affichait un repli de 10,3% depuis son dernier record le 12 mars.

L'indice S&P 500, qui regroupe les 500 plus grandes entreprises cotées à Wall Street, a lui baissé de 2,2% à 2581,88 points.

Le marché a continué à pâtir des secousses du scandale autour de l'utilisation des données de 50 millions d'utilisateurs de Facebook par la société de conseil britannique Cambridge Analytica.

«Toute cette histoire pourrait impliquer des changements importants dans le modèle économique ou la supervision réglementaire des entreprises vivant des données de leurs utilisateurs», a souligné Art Hogan de Wunderlich Securities. De quoi éventuellement affecter leurs bénéfices.

Facebook, déjà fortement chahuté au cours des deux dernières semaines, a encore perdu lundi 2,8%.

Le géant du commerce en ligne Amazon a lui cédé 5,2%.

En plus des menaces pesant sur les technos, le groupe a de nouveau subi les attaques du président Donald Trump qui dans plusieurs tweets samedi et lundi a dénoncé ses pratiques fiscales et son usage de la poste américaine.

Le fabricant de puces Intel a de son côté dégringolé de 6,1% après des informations de presse évoquant la volonté d'Apple de développer ses propres puces.

Autre entreprise en ligne de mire, le constructeur de voitures électriques Tesla: après avoir déjà perdu plus de 25% depuis son sommet fin février suite à plusieurs déboires, l'action a encore chuté lundi de 5,1%.

Face à la dégringolade de toutes ces valeurs affichant généralement des performances meilleures que le reste du marché, «on est clairement en train de revoir les valorisations de l'ensemble du marché» en attendant le début de la prochaine saison de résultats, a remarqué JJ Kinahan de TD Ameritrade.

Le marché a aussi été happé par les menaces pesant sur les échanges commerciaux.

L'annonce lundi par la Chine de l'imposition de nouvelles taxes sur 128 produits américains, mesure de rétorsion face aux droits de douane sur les importations d'acier et d'aluminium annoncées par les États-Unis début mars, a alimenté la crainte d'un conflit commercial ouvert entre les deux géants économiques mondiaux.

Les investisseurs ont également été troublés par une nouvelle salve de Donald Trump contre le Mexique qui, selon lui, «ne fait rien» pour empêcher les migrants d'Amérique centrale de franchir ses frontières. Le président américain a dans un tweet dimanche menacé de suspendre l'accord de libre-échange entre les États-Unis, le Canada et le Mexique (ALÉNA), actuellement en cours de renégociation.

La Bourse de Toronto et ses consoeurs américaines ont clôturé la séance sur un recul prononcé, effrayées par les perspectives d'une guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine.

L'indice composé S&P/TSX du parquet torontois a glissé de 153,84 points pour terminer la séance à 15 213,45 points, tiré vers le bas par les secteurs de l'énergie et de la santé. Les titres bancaires ont également connu une journée difficile, avec des replis de 0,7% (Banque TD) à 2% (Banque Scotia).

Sur le marché des devises, le dollar canadien s'est négocié au cours moyen de 77,47 cents US, en baisse de 0,09 cent US par rapport à son cours moyen de la veille.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a perdu 1,93 $ US à 63,01 $ US le baril, tandis que celui du lingot d'or a avancé de 19,60 $ US à 1346,90 $ US l'once. Le prix du cuivre a gagné 2 cents US à 3,05 $ US la livre.

AFP-PC