Wall Street s'est enthousiasmée vendredi pour un rapport montrant à la fois une forte hausse des créations d'emplois aux États-Unis en février et une progression modérée des salaires, faisant grimper le Nasdaq à un nouveau record.

L'indice à forte coloration technologique s'est adjugé 1,8% pour terminer à 7560,81 points.

Le Dow Jones, l'indice vedette de la Bourse de New York, a grimpé de 1,8% à 25 335,74 points.

L'indice élargi S&P 500 est lui monté de 1,7% à 2786,57 points.

Sur la semaine le Nasdaq s'est apprécié de 4,2%, le Dow Jones de 3,3% et le S&P 500 de 3,5%.

Le rapport officiel sur le marché du travail aux États-Unis en février diffusé vendredi «n'aurait pu être meilleur pour Wall Street», a commenté Jack Ablin de Cresset Wealth Advisors.

Les États-Unis ont créé en février 313 000 emplois nets, leur plus haut niveau depuis juillet 2016. Le taux de chômage est dans le même temps resté à 4,1% en raison d'une arrivée massive de nouveaux entrants sur le marché du travail.

Parallèlement, les salaires ont à peine augmenté (+0,15% sur le mois).

Pour les courtiers de la Bourse de New York, «cette combinaison est parfaite», a souligné M. Ablin.

Les créations d'emplois ainsi que la hausse du taux de participation montrent que l'économie américaine est en forme et que les entreprises sont prêtes à embaucher.

La modération des salaires de son côté «laisse à la Fed suffisamment de marge de manoeuvre pour continuer à resserrer sa politique monétaire tranquillement, ce qui va permettre aux investisseurs de profiter encore un certain temps d'argent peu onéreux» grâce aux taux d'intérêt bas, a-t-il ajouté.

De quoi oublier le précédent rapport mensuel sur l'emploi qui avait montré une progression marquée des salaires et fait craindre aux investisseurs un tour de vis accéléré de la banque centrale américaine, soucieuse de garder l'inflation sous contrôle. Sa publication avait déclenché de fortes turbulences sur les marchés début février.

«Il faut garder les pieds sur terre, ce sont des chiffres mensuels», a toutefois nuancé Gregori Volokhine de Meeschart Financial Services. «Si les prochains rapports montrent aussi des créations d'emplois exubérantes et peu d'inflation, tant mieux. Mais on ne peut pas encore dire que c'est le début d'une vraie tendance».»

Les investisseurs ont aussi été encouragés par des signes positifs sur le front géopolitique, avec l'annonce d'une rencontre à venir entre le président américain et le leader nord-coréen Kim Jong Un, et sur le front commercial, avec l'officialisation par Donald Trump de taxes à l'importation sur l'acier et l'aluminium moins radicales que ce qui avait été craint initialement.

La semaine prochaine, à défaut d'indicateur majeur, les investisseurs surveilleront ce qui pourrait se passer à la Maison-Blanche selon M. Volokhine.

«Donald Trump fait en ce moment tous les jours un show impressionnant sur des sujets qui peuvent avoir une importance pour le marché», a-t-il remarqué. «On l'attend notamment au tournant sur le remplacement de Gary Cohn», qui a démissionné cette semaine de son poste de conseiller économique auprès de Donald Trump suite à ces décisions sur les barrières douanières.

La banque d'affaires Goldman Sachs a aussi animé la séance vendredi après des informations de presse évoquant le possible départ de Lloyd Blankfein, son patron depuis douze ans, d'ici la fin de l'année. Son titre a chuté après la publication de cette nouvelle avant de remonter rapidement et de finir en hausse de 1,66%.

L'indice composé S&P/TSX de la Bourse de Toronto a grimpé de 39,11 points pour terminer la séance à 15 577,81 points. Il a profité notamment des gains des secteurs des biens de consommation de base, de l'industrie et des matériaux.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s'est négocié au cours moyen de 77,88 cents US, en hausse de 0,52 cent US par rapport à son cours moyen de la veille. Le huard a notamment bien réagi à l'exemption obtenue par le Canada pour les tarifs américains sur l'acier et l'aluminium, ainsi qu'à la publication de données témoignant de la création nette de 15 400 emplois au pays le mois dernier.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a avancé de 1,92 $ US à 62,04 $ US le baril, tandis que celui du lingot d'or a pris 2,30 $ US à 1324 $ US l'once. Le prix du cuivre s'est apprécié de 6 cents US à 3,14 $ US la livre.

- Avec La Presse canadienne