Wall Street a fortement reculé mardi à la clôture, craignant que l'optimisme du nouveau président de la banque centrale américaine (Fed) lors d'une audition au Congrès n'aboutisse à plus de hausses de taux que les trois prévues en 2018.

Selon des résultats définitifs à la clôture, l'indice vedette Dow Jones a perdu 1,2%, ou 299,24 points, à 25 410,03 points.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a baissé de 1,2%, ou 91,11 points, à 7330,35 points.

L'indice élargi S&P 500 a lâché 1,3%, ou 35,32 points, à 2744,28 points.

Devant une commission de la chambre des Représentants et à l'occasion de sa première intervention publique, le nouveau président de la Fed Jerome Powell a dressé un tableau très optimiste de l'économie des États-Unis, affirmant que ses propres projections d'inflation et de croissance s'étaient améliorées depuis décembre, grâce notamment à la réforme fiscale adoptée par l'administration Trump.

«Jerome Powell semble prêt à augmenter les taux plus rapidement que prévu pour contenir l'inflation et a tenu un discours plus ferme que sa prédécesseure» Janet Yellen, a observé Peter Cardillo de First Standard Financial.

M. Powell semble «ouvert à une quatrième hausse de taux cette année», la Fed ayant pour le moment indiqué qu'elle n'en prévoyait que trois en 2018, a ajouté Karl Haeling de LBBW.

Les hausses de taux renchérissent notamment les coûts des emprunts pour les entreprises, d'où le recul observé à Wall Street.

Sensibles aux perspectives de hausse de l'inflation et de la croissance à long terme, les taux d'intérêt sur la dette américaine se sont fortement tendus après cette intervention.

Le taux des bons du Trésor à 10 ans montait à 2,899% contre 2,862% lundi soir et celui à 30 ans à 3,163% contre 3,153% la veille, faisant également pression sur le marché des actions.

La prochaine audition de M. Powell aura lieu jeudi face à un comité du Sénat.

Sur le front macro-économique les nouvelles ont été quant à elles plutôt positives: les prix des logements aux États-Unis se sont inscrits en hausse en décembre et la confiance des consommateurs a atteint en février son plus haut niveau depuis 2000.

Petit bémol: les commandes de biens durables ont reculé en janvier.

Parmi les valeurs du jour, Boeing a progressé (+0,32%) après avoir annoncé mardi la finalisation du contrat pour la construction des avions présidentiels (Air Force One) de nouvelle génération.

Le groupe de grande distribution Macy's a progressé (+3,5%) après avoir pris plus de 10% en cours de séance suite à la publication de bénéfices en forte hausse.

Le câblo-opérateur Comcast a chuté (-7,4%) après avoir dévoilé une offre de 31 milliards US pour acquérir la chaîne de télévision britannique Sky, une proposition supérieure à celle du groupe 21st Century Fox (-3), l'empire du magnat Rupert Murdoch.

Disney a également fortement baissé (-4,5%) alors que le groupe souhaite acquérir une partie des activités de Fox.

À Toronto

La Bourse de Toronto a également clôturé en baisse. L'indice composé S&P/TSX de la Bourse de Toronto a cédé mardi 43,51 points pour terminer la séance à 15 671,15 points, soutenu par les secteurs de l'énergie et des matériaux.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s'est négocié au cours moyen de 78,49 cents US, en baisse de 0,34 cent US par rapport à son cours moyen de la veille.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a perdu 90 cents US à 63,01 $ US le baril, tandis que celui du lingot d'or a laissé 14,20 $ US à 1318,60 $ US l'once. Le prix du cuivre a retraité de 4 cents US à 3,19 $ US la livre.

- Avec l'Agence France-Presse