La Bourse de New York, en proie à une forte hésitation en fin de séance, a terminé en ordre dispersé jeudi, entre des indicateurs encourageants et des interrogations sur la politique monétaire américaine.

Son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, a gagné 0,66% à 24 962,48 points tandis que le Nasdaq, à forte coloration technologique, a cédé 0,11% à 7210,09 points. L'indice élargi S&P 500 s'est lui apprécié de 0,10% à 2703,96 points.

Comme lors des deux séances précédentes, les indices ont fléchi en toute fin de journée, poussant le Nasdaq à terminer dans le rouge pour la quatrième séance de suite.

Aidés par des indicateurs de bon augure, ils avaient pourtant nettement monté à l'ouverture.

Sur le front de l'emploi, les inscriptions hebdomadaires au chômage aux États-Unis sont retombées de façon inattendue à un niveau proche de leur plancher en 45 ans.

L'indice composite des principaux indicateurs aux États-Unis, baromètre de la conjoncture, a lui progressé de 1% en janvier.

«Cela suggère que tous les secteurs de l'économie participent à son dynamisme et que la croissance prend de la vitesse», a estimé Peter Cardillo de First Standard Financial.

Autre facteur de soutien selon lui: la baisse des rendements sur le marché obligataire.

Le taux d'emprunt de la dette des États-Unis à 10 ans a en effet grimpé mercredi à son plus haut niveau depuis 2014, dans la foulée du compte-rendu de la dernière réunion du comité de politique monétaire de la banque centrale américaine. Ce document a montré que ses responsables, au vu de la vigueur de l'économie américaine, étaient disposés à relever les taux d'intérêts cette année.

Mais «le marché se demande encore où ils se situent exactement en terme de rythme de cette remontée», a souligné Karl Haeling de LBBW. Deux, trois ou quatre hausses des taux en 2018? Les interprétations divergent.

«Improbable»

Le président de l'antenne de la Fed de St Louis, James Bullard, a toutefois «un peu rassuré les marchés en assurant plus ou moins que l'éventualité de quatre hausses des taux était improbable», a souligné Phil Davis de PSW Investment. 

Le marché obligataire s'est en tout cas détendu jeudi: le rendement des bons du Trésor à 10 ans reculait vers 21H25 GMT à 2,922% contre 2,950% mercredi soir, et celui à 30 ans à 3,210% contre 3,220% la veille.

Dans le même temps, «le marché peine à faire remonter le Dow Jones et le S&P 500 au-dessus de la moyenne mobile des 50 dernières séances», ce qui le rend fébrile et pourrait expliquer l'accès de faiblesse de la fin de journée, a estimé M. Davis.

Sur le front des valeurs, les résultats trimestriels du groupe énergétique Chesapeake, qui a profité de la hausse des prix du pétrole et du gaz, ont fait bondir le titre de 21,67% à 3,20 dollars.

Cela a participé au dynamisme du secteur de l'énergie (+1,08% pour l'indice le représentant au sein du S&P 500), par ailleurs soutenu par la progression du baril de brut.

Le constructeur automobile Ford, qui a annoncé mercredi le départ immédiat de son patron en Amérique du Nord pour «comportement inapproprié» sans davantage de précision, est monté de 0,28% à 10,63 dollars.

La radio en ligne Pandora a chuté de 7,29% à 4,51 dollars après la publication de ses résultats. Le chiffre d'affaires du groupe a augmenté plus que prévu mais sa perte par action était plus importante qu'attendu.

Le groupe de location de voitures Avis, qui est passé dans le vert au quatrième trimestre et a dépassé les attentes concernant son chiffre d'affaires, a progressé de 13,45% à 44,20 dollars.

La banque Goldman Sachs a cédé 0,75% à 261,43 dollars. Selon le Wall Street Journal, l'établissement a levé 2,5 milliards de dollars, à engager dans des sociétés de capital-investissement avec pour but d'avoir un siège à la table d'entreprises qui ne souhaitent pas entrer tout de suite en Bourse.

Dégringolades au Canada

La reprise du cours du pétrole et la hausse du secteur de l'énergie n'ont pas suffi à empêcher la Bourse de Toronto de clôturer en baisse, jeudi, pendant que les marchés boursiers américains grimpaient avec le repli des rendements obligataires.

L'indice composé S&P/TSX du parquet torontois a cédé 15,84 points à 15 508,17 points, victime de la faiblesse d'une majorité de ses secteurs. Ceux des biens de consommation de base et de la finance ont notamment reculé de 0,65 pour cent et 1,53 pour cent respectivement.

Le secteur de l'énergie a progressé de 1,0 pour cent - le gain le plus important de la séance.

Les investisseurs ont cependant été soulagés de constater un repli des rendements obligataires, qui avaient atteint mercredi un sommet de quatre ans. De plus hauts rendements obligataires nuisent généralement aux prix des actions puisqu'ils rendent les obligations plus attrayantes aux yeux des investisseurs.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s'est négocié au cours moyen de 78,68 cents US, en baisse de 0,24 cent US par rapport à son cours moyen de la veille.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a grimpé de 1,09 $ US à 62,77 $ US le baril, tandis que celui du lingot d'or a gagné 60 cents US à 1332,70 $ US l'once. Le prix du cuivre a avancé de 3 cents US à 3,24 $ US la livre.

- Avec La Presse canadienne