Avant la chute d'hier, l'indice S&P 500 avait connu environ 406 séances consécutives sans une baisse d'au moins 5 % par rapport au sommet. Pourtant, une telle correction survient généralement une fois par année. Maintenant, que faire comme investisseur ? Trois experts se prononcent.

« Rien d'anormal »

« Notre premier message aux investisseurs, c'est 'pas de panique'. En fait, cette correction n'a rien d'anormal à ce moment-ci pour la Bourse américaine, qui était déjà nettement rendue en phase "surachetée", après une aussi longue période [plus d'un an] de volatilité très faible par rapport à la moyenne historique.

« Cela dit, c'est le bon moment pour les investisseurs d'aiguiser leurs crayons afin de surveiller de bonnes occasions d'achat qui pourraient se pointer. Et en particulier sur la Bourse canadienne, notamment dans les secteurs dominants comme les services financiers, l'énergie et les matières premières, qui sont habituellement les plus performants en cycle économique avancé. »

- Stéphane Rochon, chef stratège chez BMO Nesbitt Burns

Des occasions à saisir

« On assiste à la correction que tout le monde attendait sur la Bourse américaine surtout, mais dont personne ne veut plus lorsqu'elle se produit. N'empêche, la pire réaction pour les investisseurs est de paniquer. En fait, alors que la conjoncture économique et les résultats des entreprises demeurent favorables, mieux vaut surveiller les occasions d'achat de titres d'entreprises de qualité qui deviendraient disponibles à meilleur prix qu'auparavant. »

- Christine Décarie, vice-présidente principale et gestionnaire de portefeuille chez Placements Mackenzie

« Surtout, ne rien faire »

« Nous croyons que la chose à faire pendant des périodes de tumulte boursier est... de ne rien faire ! Pour l'investisseur à long terme, les corrections sont non seulement normales, mais aussi bienvenues. Pour notre part, nous nous concentrons sur les sociétés que nous détenons en portefeuille tout en faisant abstraction autant que possible des soubresauts des marchés boursiers. Au mieux, ce retour de la volatilité peut nous fournir des occasions d'achat parmi des titres que nous avons déjà en évaluation au moins trimestrielle. »

- Philippe Le Blanc, président et chef des placements chez Cote 100

S&P TSX: LE PIRE DÉBUT D'ANNÉE DEPUIS 2010

Même avant le repli des derniers jours, l'indice S&P/TSX de la Bourse canadienne connaissait son pire début d'année depuis 2010.

En fin de séance hier, l'indice canadien s'affichait en baisse de 5 % cette année, alors que le S&P 500 était en recul de 1 %.

Sur un an, le S&P/TSX s'affiche en baisse de 0,7 %, alors que le S&P 500 demeure en hausse de 16 %.

Cette sous-performance marquée du S&P/TSX découle en grande partie de sa composition axée surtout sur les services financiers, l'énergie et les matières premières.

Or, le secteur canadien de l'énergie en particulier a été un sous-performant chronique en Bourse, alors que l'écart défavorable entre les prix du pétrole canadien et américain est à son plus haut en cinq ans.

Aussi, le S&P/TSX contient peu d'actions des secteurs des technologies et des soins de santé, qui ont été les secteurs les plus haussiers en Bourse américaine.