L'euro est passé mercredi au-dessus du seuil symbolique des 1,24 dollar alors que la monnaie américaine était plombée par des propos du secrétaire au Trésor Steven Mnuchin louant la faiblesse du billet vert.

Vers 14h00 (20h00 à Paris), l'euro grimpait à 1,2409 dollar, contre 1,2299 dollar mardi vers 17h00. Il est monté vers 13h55 jusqu'à 1,2415 dollar, son plus haut niveau depuis décembre 2014.

La monnaie unique européenne baissait face à la devise japonaise, à 135,30 yens pour un euro contre 135,64 yens mardi soir.

Le billet vert reculait également face à la monnaie nipponne, à 109,03 yens pour un dollar contre 110,28 yens mardi.

Lors d'une intervention à Davos, M. Mnuchin a souligné mercredi qu'un «dollar plus faible» était «bon» pour les États-Unis puisqu'il favorisait «le commerce et les opportunités».

Ces remarques ont accentué le repli du billet vert en cours depuis plusieurs semaines «car elles suggèrent que les États-Unis ne vont rien faire pour tenter de le redresser», a souligné Gred Anderson de BMO Private Bank. Washington «pourrait même s'opposer aux pays essayant de freiner la progression de leur monnaie face au dollar», a-t-il ajouté.

Avec ces commentaires «étonnamment bruts», M. Mnuchin «s'écarte du soutien traditionnel des précédents secrétaires au Trésor en faveur d'un dollar fort et avive les craintes de voir le président Donald Trump, qui a annoncé la mise en place de nouvelles barrières douanières pour des produits venant de Chine et de Corée du Sud plus tôt dans la semaine, renforcer son ton protectionniste lors de son intervention vendredi à Davos», a aussi noté Omer Esiner de Commonwealth Foreign Exchange.

Dans ce contexte, «même les décisions de politique monétaire de la Réserve fédérale ne pourront pas changer grand-chose», a indiqué M. Anderson, car «on sait qu'en période de croissance mondiale, le dollar a tendance à s'affaiblir».

«Aussi, pourquoi les investisseurs choisiraient-ils maintenant de miser» sur le billet vert, a-t-il avancé.

Les cambistes attendent désormais la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) prévue jeudi.

Sauf énorme surprise, l'institution de Francfort doit à la fois maintenir ses taux directeurs au plus bas et confirmer la poursuite de son vaste programme de rachats d'actifs jusqu'en septembre.

Mais «on veut surtout savoir ce que Mario Draghi a à dire sur la montée de l'euro grâce au dollar, s'il va tenter ou non d'utiliser des termes de nature à faire reculer l'euro», a avancé M. Anderson.

La monnaie unique a aussi été aidée mercredi par l'annonce d'une accélération en janvier en zone euro de la croissance de l'activité privée, au plus haut depuis 12 ans.

Vers 14h00, la livre britannique montait après des données robustes sur l'emploi au Royaume-Uni, grimpant à 87,26 pence pour un euro. Face au billet vert, la livre s'échangeait à 1,4222 dollar, après avoir atteint vers 10h45 1,4241 dollar, son plus haut niveau depuis juin 2016 et le vote du Brexit.

La devise suisse progressait face à l'euro, à 1,1738 franc suisse pour un euro, comme face à la devise américaine, à 0,9458 franc pour un dollar.

La monnaie chinoise valait 6,3575 yuans pour un dollar à 10h30, à son plus haut niveau depuis plus de deux ans, contre 6,4047 yuans pour un dollar à 10h30 mardi.

L'once d'or s'échangeait pour 1353,70 dollars au fixing du soir, ayant atteint son plus haut depuis plus de quatre mois à 1355,80 dollars vers 10h00, contre 1333,40 dollars au fixing de mardi soir.

Le bitcoin valait 11 005,00 dollars contre 11 082,20 dollars mardi vers 17h00, selon des chiffres compilés par le fournisseur de données financières Bloomberg.