L'euro gagnait face au dollar lundi alors que le ton monte entre les États-Unis et la Corée du Nord, faisant bondir l'or à son plus haut depuis septembre 2016 et profitant aux autres valeurs refuge.

Vers 9h, l'euro valait 1,1917 dollar contre 1,1862 dollar vendredi vers 21H00 GMT.

La devise européenne baissait face à la devise nippone, à 130,52 yens contre 130,81 yens vendredi soir.

Le dollar reculait aussi face à la monnaie japonaise à 109,54 yens contre 110,28 yens vendredi soir.

Alors que le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir en urgence lundi et que les États-Unis ont menacé dimanche la Corée du Nord d'une «réponse militaire massive» après un sixième essai nucléaire de Pyongyang, les investisseurs délaissaient les actifs les plus risqués pour se rabattre sur les valeurs refuge.

L'or a ainsi atteint en matinée 1340,15 dollars, à son plus haut niveau depuis septembre 2016, quand l'incertitude avant les élections américaines de novembre laissait les marchés sur leur garde. Le yen et le franc suisse s'inscrivaient également en nette hausse.

«La situation est trop instable pour que les investisseurs aient une vision claire, et ils préfèrent les actifs les plus sûrs», a résumé Naeem Aslam, analyste chez Think Markets.

«Les marchés ont été renforcés dans leur prudence, née vendredi de chiffres de l'emploi moins forts que prévu aux États-Unis», ont précisé les analystes de Société Générale.

Avec des créations d'emplois moins bonnes que prévu, avec 156 000 emplois créés, et des salaires stables, il est moins probable que la Réserve fédérale américaine (Fed) doive relever ses taux directeurs pour éviter la surchauffe à l'économie américaine.

Comme une hausse des taux de la Fed profite au billet vert, les perspectives de plus de prudence de la part de l'institution pèsent sur le dollar.

Les analystes attendaient par ailleurs la prochaine réunion de la Banque centrale européenne (BCE), qui se tiendra jeudi.

«Les cambistes sont de plus en plus nerveux avant cette réunion. L'euro a fortement grimpé ces derniers mois, ce qui pourrait conduire la BCE à se montrer particulièrement prudente» car la vigueur de la monnaie unique pénalise les pays exportateurs, a noté Ipek Ozkardeskaya, analyste chez London Capital Group.

Alors que l'économie européenne commence à se reprendre, les investisseurs attendent désormais que la BCE commence à normaliser sa politique monétaire très accommodante.

«Les attentes du marché sont désormais pour une annonce en octobre sur le futur du programme de rachat d'actifs. Mais ce plan ne pourra pas être présenté dans son intégralité avant décembre, selon Bloomberg», a souligné Ipek Ozkardeskaya.

Quant à la livre britannique, «elle reste sous pression avec les négociations sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. Le ministre en charge du Brexit, David Davis, a dû s'opposer à la facture présentée par l'UE, qui représente 50 milliards de livres», a ajouté Mme Ozkardeskaya.

Vers 9h, la livre britannique baissait face à l'euro, à 92,10 pence pour un euro, comme face au dollar, à 1,2940 dollar pour une livre.

La monnaie suisse montait face à l'euro, à 1,1398 franc pour un euro, et grimpait face au dollar, à 0,9567 franc pour un dollar.

La devise chinoise valait 6,5215 yuans, à son plus haut niveau depuis mai 2016, contre 6,5584 yuans pour un dollar vendredi vers 15H30 GMT.

L'once d'or s'échangeait pour 1335,89 dollars.