Les Bourses européennes reculaient nettement mardi, inquiètes après un tir nord-coréen de missile balistique qui a survolé le Japon et pénalisées par un euro toujours plus fort, qui a franchi le seuil de 1,20 dollar pour la première fois depuis janvier 2015.

Mardi vers 5h30 (heure de Montréal), les principales Bourses européennes cédaient entre 1 et près de 2%: -1,55% à Paris, -1,37% à Londres, -1,93% à Francfort.

«La Corée du Nord a lancé sa pire provocation en vingt ans en tirant un missile balistique au-dessus du Japon et jusqu'à l'Océan Pacifique, sapant les efforts américains de ramener Kim Jong-Un à la table des négociations», a expliqué Mike van Dulken, analyste chez Accendo Markets.

«La situation nord-coréenne est devenue plus sérieuse, et les opérateurs de marché adoptent une stratégie d'aversion au risque», a relevé dans une note David Madden, un analyste de CMC Markets.

Ce tir de missile balistique mardi au-dessus du Japon constitue une escalade majeure qui a alarmé la communauté internationale et suscité une réaction cinglante de Tokyo.

Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira en urgence à la demande de Washington et Tokyo, le premier ministre japonais Shinzo Abe dénonçant une «menace grave et sans précédent».

Dans ce contexte, l'or, considéré comme une valeur refuge, était au plus haut depuis neuf mois, montant même jusqu'à 1326,16 dollars vers 4h00 un sommet depuis novembre 2016 correspondant à l'élection de Donald Trump. Une hausse qui profitait en Bourse aux actions des groupes miniers producteurs d'or.

Autre valeur refuge, le yen, qui avait atteint lundi un plus haut en quatre mois en cours de séance asiatique, demeurait ferme.

Les valeurs bancaires touchées

Mais sur les marchés, «un autre facteur pourrait s'avérer plus préoccupant en séance», soulignaient les analystes du courtier Aurel BG: la montée de l'euro.

La devise européenne a dépassé mardi matin le seuil de 1,20 dollar pour la première fois depuis janvier 2015, face à un dollar affaibli par les inquiétudes suscitées par la Corée du Nord mais aussi les inondations monumentales causées par la tempête Harvey aux États-Unis.

L'euro profitait déjà depuis vendredi d'un discours du président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi, lors d'un symposium des banquiers centraux à Jackson Hole (États-Unis), qui a conforté dans leur opinion les cambistes les plus optimistes pour les perspectives de la monnaie unique européenne, déjà soutenue depuis plusieurs mois par les bons indicateurs macroéconomiques publiés en zone euro.

Vers 5h30, la Bourse de Francfort subissait les plus grosses pertes (-1,93%). Toutes les valeurs du Dax étaient dans le rouge, les investisseurs s'inquiétant notamment de la hausse de l'euro qui pourrait être dommageable à l'économie allemande très exportatrice.

Par secteur, sur les places financières, les valeurs bancaires européennes fléchissaient nettement particulièrement affectées par le mouvement d'aversion au risque consécutif au tir nord-coréen.

La Bourse suisse, où des géants bancaires sont également cotés, cédait 1,12%.

La place de Madrid se repliait de 1,35%, celle d'Amsterdam de 1,55%.

Les compagnies pétrolières subissaient l'impact de l'ouragan Harvey qui a touché la région phare de production de l'or noir, perturbant l'industrie pétrolière américaine.