Le géant suisse de l'alimentation Nestlé va lancer un programme de rachat d'actions de 20 milliards de francs suisses (27,5 millions $), a-t-il annoncé mardi, ajoutant qu'il allait également donner la priorité dans ses investissements aux produits et marché à forte croissance.

Le conseil d'administration a donné son aval, à l'issue d'une analyse de sa structure de capital, à ce programme qui doit débuter le 4 juillet et s'étendra jusqu'en juin 2020, a indiqué le groupe dans un communiqué publié mardi.

«Dans le contexte des faibles taux d'intérêt et de forte génération de cash flow, les rachats d'actions offrent une option viable pour la création de valeur pour les actionnaires», a-t-il expliqué.

Le groupe connu pour ses dosettes de café Nespresso ainsi que ses eaux Perrier et San Pellegrino avait lancé une analyse de sa structure en début d'année, a-t-il rappelé, et entend désormais donner la priorité dans ses investissements aux catégories et marchés en forte croissance à l'issue de cet examen.

Il entend en particulier se concentrer sur le café, les produits pour animaux de compagnie, la nutrition infantile et l'eau embouteillée, mais aussi les produits de santé grand public, a-t-il détaillé.

«Nestlé mettra uniquement la priorité sur les opportunités de croissance externe qui correspondront aux catégories et géographies visées», a ajouté le groupe basé à Vevey, sur les rives du lac Léman.

Cette annonce sur les axes stratégiques intervient alors que le géant de l'alimentation a été pris pour cible par le fonds activiste Third Point, qui a dévoilé dimanche soir avoir amassé quelque 40 millions d'actions du groupe suisse, soit plus de 1% de son capital.

Le fonds activiste créé par Dan Loeb, qui a déjà eu le pionnier d'internet Yahoo! et le japonais Sony dans son viseur, a notamment réclamé que Nestlé accroisse le retour aux actionnaires par le biais de rachats d'actions et qu'il cède sa participation dans L'Oréal.

De grands changements semblaient déjà se profiler, le groupe ayant multiplié les annonces récemment, notamment concernant ses activités de confiserie aux États-Unis, qu'il n'exclut pas de vendre.

Les investisseurs avaient interprété cette première annonce comme un signe que d'autres cessions étaient peut-être à venir, alors que la direction a changé de mains, avec la nomination en janvier d'Ulf Mark Schneider, l'ancien patron du groupe allemand de santé Fresenius.