La Bourse de Toronto et le dollar canadien ont progressé ce vendredi, soutenus par de solides données sur le marché du travail et une légère reprise du cours du pétrole brut.

L'indice composé S&P/TSX du parquet torontois s'est adjugé 50,12 points pour clôturer à 15 473,21 points.

Les secteurs de l'énergie et de la finance se sont notamment démarqués avec des gains de 1,95 pour cent et 1,1 pour cent respectivement.

Le cours moyen du dollar canadien s'est pour sa part établi à 74,33 cents US, en hausse de 0,27 cent US par rapport à celui de la veille.

Statistique Canada a indiqué vendredi que le marché du travail avait réalisé un gain net de 54 400 emplois le mois dernier. Le nombre d'emplois à temps plein a bondi de 77 000 en mai, ce qui a largement contrebalancé la perte de 22 300 emplois à temps partiel.

Pour sa part, le taux de chômage national a grimpé de 0,1 point de pourcentage à 6,6 pour cent, parce qu'un plus grand nombre de Canadiens se sont mis à la recherche d'un emploi.

Sur Wall Street, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a gagné 89,44 points à 21 271,97 points, tandis que l'indice élargi S&P 500 a retraité de 2,02 points à 2431,77 points. L'indice composé du Nasdaq a rendu 113,84 points à 6207,92 points.

Colin Cieszynski, analyste en chef du marché chez CMC Markets Canada, a estimé que les investisseurs avaient poussé un grand soupir de soulagement à la suite du témoignage de l'ex-directeur du FBI, James Comey, jeudi.

«Il n'a rien dit qui puisse permettre à quiconque d'arriver avec un moyen de destituer Trump», a fait valoir M. Cieszynski. «Les marchés y ont vu un signe positif puisque les dernières procédures de destitution ont été terribles pour les marchés financiers.

Lorsqu'ils s'en sont pris à (Bill) Clinton le marché a plongé de 20 pour cent et lorsqu'ils ont actionné (Richard) Nixon le marché a chuté de 40 pour cent.»

À la Bourse des matières premières de New York, le prix du pétrole brut a grimpé de 19 cents US à 45,83 $ US le baril, tandis que celui du lingot d'or a lâché 8,10 $ US à 1271,40 $ US l'once. Le cours du cuivre a pour sa part grimpé de 4 cents US à 2,65 $ US la livre.

Livre malmenée

La livre sterling évoluait toujours en baisse vendredi, au contraire des marchés boursiers qui allaient de l'avant, après l'affront subi aux élections par les conservateurs de Theresa May qui entend former un nouveau gouvernement.

La monnaie britannique a baissé dès l'annonce des projections à la clôture des bureaux de vote jeudi soir, puis a continué de se déprécier dans la matinée en Europe, avant de limiter ses pertes.

Même si la devise a fini par relever un peu la tête, «les marchés devraient continuer à s'en détourner compte tenu de l'ampleur des incertitudes politiques», explique Fawad Razaqzada, analyste chez Forex.com.

La livre valait 1,2728 dollar peu après 9 h 30, contre 1,2950 dollar la veille à 21H00 GMT, soit une baisse de plus de 1,5%.

L'euro valait pour sa part 87,78 pence - après avoir atteint vers 2 h 50 88,59 pence, son niveau le plus fort en sept mois - contre 86,60 pence la veille.

Sur les marchés boursiers, aucun signe de panique, bien au contraire, puisque les places financières européennes étaient bien orientées.

La Bourse de Londres montait de 0,80% vers 9 h 30. De nombreuses multinationales qui y sont cotées étaient soutenues par la baisse de la livre, qui dope la valeur de leurs revenus tirés de l'étranger, lorsqu'elles en convertissent le montant en monnaie britannique.

Les Bourses de Paris et de Francfort n'étaient pas non plus troublées. À Paris, le CAC 40 montait de 0,43% et à Francfort, le Dax de 0,42%.

De son côté, Wall Street a ouvert en légère hausse.

En Asie, les marchés boursiers ont aussi accueilli avec sérénité ces résultats électoraux. L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a gagné 0,52% à la clôture, Séoul et Sydney ont aussi fini dans le vert, tandis que Hong Kong a clôturé en très léger repli.

Le marché de la dette était également loin de paniquer: le taux de l'obligation d'État britannique à 10 ans était à peu près stable à 1,029% vers 9 h 30 - après avoir atteint vers 3 h 00 1,066% - contre 1,033% la veille.

Mme May, qui avait convoqué ce scrutin anticipé dans le seul but de renforcer sa majorité existante, a vu sa stratégie échouer. Si le Parti conservateur demeure le principal parti de la Chambre des communes, il y a perdu une douzaine de sièges, et l'opposition travailliste en a gagné une trentaine.

Les conservateurs de Mme May ont perdu leur majorité absolue mais elle a exclu toute démission et a annoncé la formation d'un nouveau gouvernement qui «mènera à bien le Brexit».

Brexit plus doux ?

«Dans la droite ligne d'une année riche en surprises politiques, les élections législatives britanniques ont fourni un résultat inattendu, ou plutôt un résultat peu clair», a expliqué Michael O'Sullivan, de Credit Suisse.

«Dans la perspective du Brexit, cela ne peut qu'endommager la position britannique - le Brexit sera négocié par un gouvernement affaibli, avec une opposition peu claire sur la place que doit occuper le Royaume-Uni dans l'Europe», a-t-il ajouté.

Depuis le référendum du 23 juin 2016 en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE), la livre a déjà été mise à rude épreuve: elle a perdu quelque 15% de sa valeur face au dollar, plongeant à des niveaux inédits depuis 1985.

Mais d'autres économistes prédisaient un rebond de la livre à terme, dans l'espoir d'une ligne moins dure que celle prônée jusqu'à présent par Theresa May.

La baisse de la livre «aurait pu être bien pire, cela pourrait refléter le fait que l'électorat a clairement rejeté le «Brexit dur» promu par la première ministre», a déclaré Russ Mould, directeur des investissements chez AJ Bell.

«Nous allons sans doute voir une certaine volatilité aujourd'hui, mais une fois que les choses se seront calmées, l'espoir d'une approche plus douce et moins combative (vis-à-vis du Brexit, NDLR) pourrait aider la livre tout comme le marché boursier britannique face à l'incertitude générée par cette élection», a-t-il ajouté.

- Avec La Presse canadienne