Wall Street a légèrement monté lundi à la veille d'un discours attendu de Donald Trump: le Dow Jones a gagné 0,08% et signé un douzième record consécutif, tandis que le Nasdaq a pris 0,28%.

Selon les résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones, qui n'a pas enregistré une telle série de records depuis trente ans, a gagné 15,68 points à 20 837,44 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 16,59 points à 5861,90 points.

L'indice élargi S&P 500 a avancé de 2,39 points, soit 0,10%, à 2369,73 points, un niveau jamais vu à la clôture.

«La Bourse a ouvert en baisse, puis s'est redressée», a résumé Peter Cardillo, économiste en chef chez First Standard Financial. «Chaque fois qu'elle essaie de faire une pause, les investisseurs sont prêts à revenir en force. C'est un marché entraîné par la perspective des politiques économiques de M. Trump et c'est dur de savoir quand cela va s'arrêter.»

Wall Street ne cesse d'enchaîner les records depuis l'investiture de Donald Trump, fin janvier, les analystes expliquant cette flambée par les promesses de relance budgétaire faites par le président républicain, même si un certain flou demeure quant à leur concrétisation.

«On devrait en savoir plus lors du discours sur l'état de l'Union: le marché a signé une belle performance depuis l'élection, et maintenant on attend de voir quelle est la feuille de route», a annoncé Art Hogan, de Wunderlich Securities.

M. Trump s'exprimera mardi soir devant le Congrès à l'occasion de cette tradition annuelle - qui ne sera néanmoins pas officiellement qualifiée d'«état de l'Union» puisque c'est le premier discours de ce type du chef d'Etat.

Dans ce contexte, les considérations politiques semblent une fois de plus avoir dominé les esprits lundi, même si les investisseurs ont pu assimiler quelques indicateurs américains sur le mois de janvier.

«Les commandes de biens durables ont augmenté, les promesses de ventes de logements ont baissé... Je ne pense pas que tout cela explique la hausse de la Bourse», a minimisé M. Cardillo.

«Mais il va y avoir beaucoup de choses au programme: une série d'indicateurs macroéconomiques, le Livre beige de la Réserve fédérale (Fed) mercredi, puis un discours vendredi de Janet Yellen», présidente de la Banque centrale, a-t-il prévenu.

Les investisseurs se demandent quand la Fed va continuer à resserrer sa politique, mais semblent avoir actuellement du mal à croire à une hausse des taux dès sa prochaine réunion en mars.

Parmi les valeurs, Berkshire Hathaway, la société de l'investisseur vedette Warren Buffett, a gagné 0,24% à 170,63 $US après l'annonce d'une nette hausse de son bénéfice au dernier trimestre sur fond d'euphorie de Wall Street après l'élection de M. Trump.

M. Buffett a par ailleurs confirmé à la chaîne CNBC qu'il avait doublé cette année sa part dans Apple, à quelque 2,5%, mais le groupe informatique n'a pas profité outre mesure de cette marque de confiance en se contentant d'une hausse de 0,24% à 170,63 dollars.

Les groupes de défense Lockheed Martin et Raytheon ont respectivement pris 1,96% et 0,88%  après la promesse par M. Trump d'une «hausse historique» du budget militaire américain.

La Bourse de Toronto a clôturé en baisse, après avoir encaissé vendredi sa plus importante perte quotidienne en cinq mois.

L'indice composé S&P/TSX a cédé 69,96 points pour terminer la séance à 15 463,51 points, tiré vers le bas surtout par les actions du secteur des matériaux.

De son côté, le dollar canadien s'est déprécié de 0,31 cent US à 75,97 cents US.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a pris 6 cents US à 54,05 $ US le baril, tandis que le prix du lingot d'or s'est emparé de 50 cents US à 1258,80 $ US l'once. Le cours du cuivre est resté inchangé à 2,69 $ US la livre.

AFP-PC