Les compagnies aériennes décollaient jeudi à Wall Street, après des déclarations de Donald Trump promettant une modernisation des infrastructures publiques, y compris dans le transport, et promettant des annonces imminentes sur des baisses d'impôts.

Vers 13 h 55, les actions des trois grandes compagnies aériennes américaines étaient en nette hausse: le titre Delta Air Lines gagnait 2,52%, l'action United Airlines 1,59% et American Airlines 2,74%.

Idem du côté des petits transporteurs: SouthWest Airlines prenait 2,44%, Jetblue 3,50% et Alaska Air 1,31%.

M. Trump a dénoncé jeudi la vétusté du système de contrôle de trafic aérien américain lors d'une rencontre à la Maison-Blanche avec des dirigeants du secteur.

«Nous voulons que les voyageurs disposent du meilleur service clients et connaissent le moins de retards possible», a déclaré le milliardaire républicain. «Nous avons un système (de contrôle aérien) obsolète (et) des aéroports désuets», a-t-il fustigé. «Nous allons changer tout ça !».

Le nouveau président américain a également suggéré de nommer un pilote à la tête de la Federal Aviation administration (FAA), l'agence fédérale de l'aviation, en charge du contrôle aérien.

Ces annonces ont été chaudement accueillies par ses invités: «Nous sommes persuadés qu'il y a environ 25 milliards de dollars de gaspillage par an avec le système actuel», a déclaré Gary Kelly, le PDG de SouthWest Airlines sur la chaîne CNBC.

Parlant de rencontre «positive», Ed Bastian, le PDG de Delta, souligne qu'outre leur nécessaire modernisation, il faudra aussi agrandir les aéroports américains.

Ce n'est pas la première fois que le système de contrôle aérien américain est attaqué: début 2016, un député républicain avait déposé un projet de loi prônant sa privatisation afin de le faire passer, expliquait-il, de l'ère du radar à celle des satellites.

Ce projet était soutenu par la National Air Traffic Controllers Association, qui se présente comme le syndicat majoritaire chez les contrôleurs aériens du pays.

Rien sur l'immigration

Outre le démarrage imminent de grands travaux, Donald Trump a également promis jeudi, au cours de cette même rencontre, une annonce sur la réforme des impôts, très attendue par les milieux d'affaires, d'ici «deux à trois semaines», sans cependant donner de précisions sur son contenu.

Le président américain et les dirigeants des compagnies aériennes n'ont en revanche pas abordé la question très sensible du décret anti-immigration, critiqué publiquement par le PDG d'origine mexicaine d'United Airlines, Oscar Munoz.

M. Trump a, à l'inverse, abordé la question des subventions publiques que reçoivent les compagnies concurrentes du Moyen-Orient (Emirates et Qatar notamment), source de tension avec leurs homologues américaines.

«Je sais que vous êtes sous la pression d'un grand nombre de facteurs et de transporteurs étrangers», a indiqué le président américain. «Je l'entends mais nous voulons également leur faciliter les choses. Ils viennent avec de gros investissements et dans la plupart des cas, ceux-ci sont effectués par leurs gouvernements mais ça reste néanmoins de gros investissements», a-t-il déclaré en forme de non-recevoir.

La plupart des dirigeants du secteur aérien américains étaient présents lors de cette rencontre, à l'exception de Doug Parker, le PDG d'American Airlines, excusé pour cause de conflit d'agenda.