Neuf titres québécois inscrits à la cote de la Bourse de Toronto font une belle unanimité dans la communauté financière canadienne. Tous sont suivis par au moins quatre analystes, et aucun de ces experts n'est insensible à leurs charmes au point de rester sur la touche ou ne trouve suffisamment à redire pour en prôner la vente, selon le plus récent coup de sonde de la firme Thomson Reuters. Voici la liste commentée de ces titres chouchous de Québec inc.

Nemaska Lithium

Nemaska Lithium, qui n'intéressait encore aucun analyste à pareille date l'an dernier, est maintenant chaudement recommandé par quatre experts, dont Eric Zaunscherb, de Canaccord Genuity, et Ryan Walker, d'Echelon Wealth Partners. Si aucun pépin ne survient d'ici là, l'entreprise, qui exploite une mine de lithium dans le nord du Québec, sera en mesure de produire commercialement des sels de qualité batterie dès cette année, soit un an et demi plus tôt que prévu. L'action NMX figure déjà dans le fonds négocié en Bourse (FNB) Global X Lithium, qui regroupe les sociétés les plus importantes et les plus liquides qui sont actives dans le domaine du lithium ou des batteries au lithium.

Alimentation Couche-Tard

La cote d'amour pour Alimentation Couche-Tard est à son plus haut en au moins deux ans dans la communauté financière. Parmi les 14 (tout de même) analystes qui s'y intéressent, dix recommandent l'achat du titre et quatre en recommandent « fortement » l'achat. C'est notamment l'un des favoris du spécialiste du commerce de détail Keith Howlett, de Valeurs mobilières Desjardins, qui souligne combien la multinationale excelle dans deux des secteurs les plus difficiles, les dépanneurs et l'essence. Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale, l'a aussi en haute estime. L'action ATD n'a guère progressé en 2016 après avoir plus que décuplé durant les cinq années précédentes.

Québecor

Québecor est cette année encore le titre favori de Drew McReynolds, de RBC Marchés des Capitaux, dans le secteur des télécommunications. L'expert trouve le titre nettement sous-évalué, compte tenu des bénéfices attendus. Maher Yaghi, de Desjardins Valeurs mobilières, croit lui aussi que le titre présente un fort potentiel de gain de capital avec un faible risque de baisse. Tim Casey, de BMO Marchés des capitaux, prévoit de même une « surperformance » de l'action QBR sur la base des activités de télécommunication. Ils sont ainsi cinq analystes à recommander « fortement » Québecor, parmi les 14 analystes qui l'appuient.

Theratechnologies

À 2,74 $ pièce à la fermeture des marchés, Theratechnologies a bien tiré son épingle du jeu l'année dernière et pourrait faire mieux en 2017. L'entreprise connue pour son médicament Egrifta, qui traite la lipodystrophie des personnes atteintes du VIH, a terminé l'année 2016 sur un gain de près de 50 % après un spectaculaire doublé au printemps. La ferveur s'était toutefois estompée pendant l'été quand Theratechnologies a révisé à la baisse ses prévisions de bénéfices. Le choeur des analystes n'exclut pas de revoir le titre dans les 5 $ cette année. Cela repose sur l'ibalizumab, un anticorps prometteur pour le traitement des patients atteint du VIH. Le médicament, désigné comme « percée thérapeutique » par la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis, est attendu sur le marché en 2017.

TSO3

TSO3 figurait déjà dans notre liste des titres québécois unanimement recommandés, l'an dernier. Bien vu, car l'entreprise de Québec spécialisée dans la stérilisation d'instruments médicaux a progressé de plus de 50 % en 2016, après avoir presque triplé de valeur en Bourse en trois ans. Les sept analystes qui s'y intéressent maintenant (ils étaient cinq en 2016) croient que le titre a encore bien du potentiel. Neil Maruoka, de Canaccord Genuity, note que la FDA a changé la dynamique de marché en élargissant l'usage du stérilisateur Stérizone VP4 à une plus vaste gamme d'instruments médicaux. L'analyste croit que TSO3 est appelée à devenir un acteur dominant dans l'industrie.

Fiera Capital

Aucune note discordante cette année encore concernant Fiera Capital. La firme indépendante de placement poursuit son expansion dans le monde à la faveur d'acquisitions et de coentreprises qui plaisent aux six analystes financiers qui la suivent. C'est notamment la société de gestion d'actifs préférée de l'analyste du secteur financier Doug Young, de Valeurs mobilières Desjardins. Le dividende de Fiera, en hausse régulière depuis quatre ans, assure à lui seul un rendement minimum de près de 5 %. L'entreprise montréalaise ambitionne de doubler à 200 milliards les avoirs sous sa gouverne d'ici 2020.

Intertape Polymer Group

Ce n'est pas d'hier que la communauté financière se colle à Intertape Polymer. Le fabricant de rubans adhésifs et de produits d'emballage montréalais est unanimement recommandé par les six analystes financiers qui s'y intéressent aujourd'hui. « Intertape entre maintenant dans une phase de croissance. L'entreprise tente de devenir un consolidateur dans son industrie et entend investir pour l'aider à améliorer ses marges », commente Michael Doumet, de la Scotia. L'analyste trouve encore du potentiel de croissance pour l'action ITP dont le cours a progressé de plus de 30 % en 2016, après avoir plus que décuplé dans les cinq années précédentes. Le titre procure un rendement de base de près de 4 % juste avec son dividende trimestriel, qui a augmenté au cours de chacune des trois dernières années.

Tecsys

La communauté financière attend beaucoup du producteur de logiciels pour la logistique de distribution, d'entreposage et de transport, Tecsys. L'action TCS devra croître d'environ 30 % cette année, comme en 2016, pour atteindre la cible moyenne des analystes. Le titre se transige à un multiple de 33 fois les profits courus et 24 fois les bénéfices attendus, après avoir plus que décuplé de valeur en huit ans. Ralph Garcea, de Cantor Fitzgerald, s'attend à ce que le lancement de la solution infonuagique OneSpirit aide à garnir le carnet de commandes du spécialiste montréalais de la chaîne d'approvisionnement. L'entreprise, qui loge à la Place Alexis Nihon, à Montréal, devra cependant conclure d'autres acquisitions pour atteindre ses propres objectifs de revenus, croit-il.

Boralex

Boralex s'est glissée dans notre liste de titres chouchous la semaine dernière, à la faveur d'un relèvement à « achat » de la cote attribuée par Sean Steuart, de TD Valeurs mobilières. L'analyste misait alors sur le repli du prix de l'action, de la même manière qu'il l'avait écartée en juin pour cause de surévaluation boursière. Le rebond de 10 % du titre en Bourse, qui s'ensuivit de lundi à jeudi, laisse encore de la place à l'amélioration, puisque Sean Steuart a aussi révisé à la hausse sa cible de prix sur 12 mois. Le producteur d'énergie renouvelable cherche à développer ses capacités au rythme annuel de 10 % d'ici 2020. « Le pipeline reste fort », selon l'expression de Bill Cabel, de Desjardins Marché des capitaux.