Deux bonnes choses à savoir à propos du mois de janvier : si janvier est bon, l'année sera bonne, dit l'adage boursier. De plus, le marché boursier a généralement tendance à partir l'année du bon pied.

Le premier mois de l'année est en effet un excellent baromètre du marché. Cela tiendrait principalement du moral des consommateurs.

Ainsi, une performance positive de l'indice général américain S&P 500 en janvier s'est presque toujours poursuivie tout le reste de l'année. La règle n'a en fait connu que huit exceptions en 67 ans, pour un quotient d'exactitude de 87,9 %.

L'inverse est encore plus vrai, apparemment. Exception faite des années notoires 2016 et 2014, où la Bourse a très bien fait malgré tout, tous les mauvais départs pour l'indice des 500 ont été suivis par un marché atone ou baissier, depuis 1950.

En fait, les cinq premières séances de l'année sont particulièrement critiques pour la suite des choses. Selon le Stock Trader's Almanac, 35 des 42 dernières occurrences positives dès les premiers jours ont résulté en des années profitables en Bourse.

Les exceptions réfèrent le plus souvent à des scénarios de guerre. Ainsi, l'essor des dépenses militaires au Viêtnam a faussé la donne au début de l'année 1966. Il en est allé de même avec le cessez-le-feu imminent en janvier 1973 qui a momentanément enflammé les cours boursiers.

Les auteurs de l'almanach boursier font remarquer que ces signaux demeurent tout aussi exacts lors d'années post-électorales aux États-Unis, comme c'est le cas pour 2017. De fait, les cinq premiers jours de ces années ont donné le ton au marché 12 fois sur 16, tandis que le baromètre de janvier s'est avéré 13 fois.

L'EFFET DE JANVIER

On peut approcher d'autant plus sereinement la nouvelle année boursière que celle-ci a tendance à débuter positivement. Le phénomène saisonnier est bien connu des négociateurs professionnels, qui parlent même de « l'effet de janvier ».

Cela vient de l'affluence de liquidités en Bourse à ce moment. Il s'agit principalement des sommes à réinvestir provenant des investisseurs qui ont vendu leurs titres perdants en fin d'année à des fins fiscales. Les gestionnaires de fonds communs apportent également de l'eau au moulin en début d'année avec le produit de la vente de leurs moins bons placements, aussi liquidés en décembre, pour bien paraître dans leurs rapports annuels et prospectus. Puisqu'il leur faut bien être investis en Bourse, les revoici tous qui rachètent.

S'ajoutent les primes, bonis et dividendes annuels que de nombreux cadres, salariés et investisseurs reçoivent en décembre, une véritable manne pour les parquets boursiers.

L'effet de janvier est comme le vortex. Une étude du Journal of Finance a démontré comment les pressions significatives à la vente en décembre donnent un nouveau souffle sur le marché des actions en début d'année. 

De même source, l'impact est particulièrement fort quand les obligations municipales sont en défaveur, comme c'est d'ailleurs encore le cas.

Les petites capitalisations sont les plus grandes gagnantes de ce roulement, selon des statistiques remontant jusqu'en 1950. Premiers à être jetés en pâture pour le fisc, ces titres seraient en fait attrayants dès la mi-décembre, suivant les dernières observations du Stock Trader's Almanac.

Janvier est d'ailleurs le meilleur mois de l'année pour le marché NASDAQ, où l'on retrouve de plus petites sociétés qu'à New York. La grande Bourse a par ailleurs progressé de 0,9 % en moyenne en janvier au cours des 67 dernières années et de 0,7 % pour les seules années post-électorales.

Souhaitons-nous donc du succès pour les prochains jours et semaines. La suite des choses sera d'autant facilitée !

infographie la presse