L'action Apple a baissé jeudi, au lendemain de la présentation sans grande surprise de nouveaux modèles d'iPhone, les investisseurs s'interrogeant sur leur capacité à réellement relancer les ventes du célèbre téléphone intelligent, qui s'essoufflent.

Le titre du groupe informatique américain a clôturé sur un recul de 2,62% à 105,52 dollars à la Bourse de New York.

Cela confère au groupe une capitalisation boursière de 569 milliards, la première mondiale devant Alphabet, maison mère du géant internet Google (552 milliards).

La marque à la pomme a dévoilé mercredi ses nouveaux iPhone 7 et iPhone 7 Plus, a mis à jour sa montre connectée Apple Watch, et a annoncé un tout nouveau modèle d'écouteurs sans fil, se positionnant ainsi en vue des fêtes de fin d'année.

Même si son grand rival Samsung est handicapé par des explosions de batteries sur un modèle vedette, Apple aborde cette période cruciale sur la défensive: sur un marché des téléphones intelligents qui sature, les ventes de l'iPhone viennent de reculer durant deux trimestres consécutifs, entraînant avec elles les revenus du groupe.

La livraison de l'iPhone 7 doit débuter le 16 septembre dans 25 pays, mais les analystes vont devoir attendre plus longtemps que d'habitude pour jauger l'accueil de l'appareil: contrairement aux années précédentes, Apple a décidé de ne pas rendre public ses chiffres de vente pour le premier week-end.

Une porte-parole d'Apple a fait valoir dans un courriel à l'AFP que le groupe avait désormais étendu son réseau de distribution à «des centaines de milliers de sites dans le monde».

«Nous sommes maintenant à un point où nous savons avant de prendre la première précommande que nous allons épuiser nos stocks d'iPhone 7», a-t-elle poursuivi.

«Ces ventes initiales seront déterminées par l'offre, pas par la demande, et nous avons décidé qu'elles n'étaient plus un chiffre représentatif pour nos investisseurs et nos clients», a-t-elle ajouté.

La marque à la pomme «a besoin de l'iPhone pour revenir à la croissance. Pourtant, Apple prend des risques majeurs avec le design de l'iPhone 7», relève Ian Fogg chez IHS Technology.

Il évoque l'apparence peu différente des précédents modèles 6 et 6S, la meilleure caméra réservée au seul iPhone 7 Plus, la promesse de la résistance à l'eau qui pourrait s'avérer à double tranchant si elle n'est pas aussi bonne que promise, et le risque de réactions défavorables à sa décision d'abandonner le port servant traditionnellement à brancher des écouteurs («jack»).

Beaucoup d'observateurs considèrent l'iPhone 7 comme un modèle de transition en attendant l'an prochain, où Apple cherchera probablement à marquer un grand coup pour le 10e anniversaire de son produit vedette.

«Le téléphone a suffisamment de nouvelles fonctions pour satisfaire les consommateurs et soutenir la demande jusqu'à l'iPhone du 10e anniversaire qui sortira en 2017», note ainsi Michael Walkley, analyste chez Canaccord Genuity.

Tout en reconnaissant qu'il présente des améliorations «solides», Neil Saunders, de la société de recherche Conlumino, estime également que «l'iPhone 7 n'est pas radicalement différent de la précédente incarnation, et une série de fonctions plus avancées comme la reconnaissance de l'iris ou un écran sans bords, sont laissées pour des modèles futurs».

La stratégie n'est toutefois pas sans risque.

«Si Apple positionne l'iPhone comme un appareil de mode (...), alors sortir un modèle phare avec des changements de style minimaux pour la troisième année consécutive pourrait ne créer dans sa base de clientèle qu'un faible désir de renouveler leurs appareils», a ainsi noté Colin Gillis chez BGC Partners.