Les marchés boursiers nord-américains ont engrangé de solides gains jeudi, même si certaines des plus puissantes nations productrices de pétrole n'ont pas réussi à trouver une entente pour limiter leur production.

L'indice composé S&P/TSX de la Bourse de Toronto a grimpé de 73,45 points pour clôturer à 14 136,99 points, soutenu par les gains de presque tous les secteurs, sauf celui de la santé. Le dollar canadien s'est pour sa part déprécié de 0,22 cent US à 76,31 cents US.

La situation était similaire à New York, où la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles s'est adjugée 48,89 points à 17 838,56 points, tandis que l'indice élargi S&P 500 a gagné 5,93 points à 2105,26 points et que l'indice composé du Nasdaq a pris 19,11 points à 4971,36 points.

«On temporise avant les chiffres importants de demain sur l'emploi», a résumé Art Hogan, de Wunderlich Securities. «Je pense que personne ne fait de pari risqué.»

Le gouvernement américain publiera vendredi son rapport mensuel sur l'emploi américain et, même s'il est toujours très attendu, les investisseurs y prêteront une attention particulière au moment où la Réserve fédérale (Fed) agite le spectre d'un resserrement monétaire dès juin.

«J'ai l'impression que tout le monde (serait parti) en week-end dès le début d'après-midi, s'il n'y avait pas les chiffres de l'emploi demain», a ironisé Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management, face au manque d'action à Wall Street.

Pourtant, les investisseurs ont déjà pris connaissance jeudi d'éléments sur l'emploi américain et ils se sont avérés plutôt engageants, avec une baisse des inscriptions hebdomadaires au chômage et, surtout, une hausse des embauches dans le secteur privé en mai, selon les estimations du groupe ADP.

«En ce qui concerne les statistisques économiques, elles étaient plutôt conformes aux attentes», a relativisé M. Hogan, pour qui Wall Street a surtout évolué de façon «étroitement liée» aux cours du pétrole.

Le marché de l'or noir a fini dans le vert, aidé par des chiffres meilleurs que prévu sur l'état de l'offre américaine, alors qu'il avait connu un début de séance déprimé face à l'inaction de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), réuni à Vienne, face à la surabondance mondiale.

L'absence d'avancée de la part de l'Opep n'a cependant guère surpris les investisseurs, de même qu'ils n'ont pas beaucoup réagi à l'absence prévisible de nouvelles mesures de la Banque centrale européenne (BCE), à l'issue d'une réunion de politique monétaire jeudi.

«Il y a de quoi être perplexe: la Bourse est-elle en forme ou non ?», a conclu M. Blicksilver, pour qui Wall Street est simplement «déjà en vacances».

- Avec la Presse Canadienne, à Toronto