Un raffermissement du dollar américain et la baisse des prix du pétrole ont exercé une pression à la baisse sur le huard, la devise canadienne ayant reculé jeudi à son plus faible niveau en plus d'un mois.

Wall Street a baissé, plusieurs éléments poussant les investisseurs à redouter que la Réserve fédérale (Fed) reprenne prochainement le fil de son resserrement monétaire : le Dow Jones a perdu 0,52 % et le Nasdaq 0,56 %.

L'indice composé S&P/TSX de la Bourse de Toronto a terminé la séance sans grand changement, soutenu par les secteurs des matériaux et des biens de consommation de base. L'indice phare a glissé de 8,69 points à 13 817,32 points.

Le dollar canadien a perdu des plumes pour une troisième séance de suite et a effacé 0,48 cent US, pour clôturer à 76,31 cents US. Il n'avait pas terminé une journée aussi bas depuis qu'il a clôturé à 76,08 cents US, le 7 avril.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a perdu 11 cents US à 48,67 $ US le baril.

Sur Wall Street, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a plongé de 91,22 points à 17 435,40 points, tandis que l'indice élargi S&P 500 a reculé de 7,59 points à 2040,04 points et que l'indice composé du Nasdaq a perdu 26,59 points à 4712,53 points.

Peur de la Fed

« Les responsables de la Fed n'arrêtent plus de répéter que les marchés ne prennent pas assez au sérieux la menace d'une hausse de ses taux », ce qui commence à inquiéter Wall Street, a résumé Alan Skrainka, de Cornerstone Wealth Management.

Encore jeudi, le président de la Fed de New York, William Dudley, a estimé « raisonnable de prévoir » un relèvement des taux d'intérêt en juin ou juillet si l'économie américaine continuait de croître.

Ces propos, assez marquants pour les investisseurs car M. Dudley est souvent attentiste sur le sujet, ne font qu'enfoncer le clou au lendemain de la publication du compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de l'institution, qui remontait à la fin avril.

Alors que les investisseurs commençaient à ne plus envisager de hausse de taux avant la fin de l'année, le contenu de ce document montre clairement que les membres de la Fed n'excluent pas de durcir la politique de l'institution dès juin, là encore si l'état de l'économie le permet.

Or, sur ce dernier plan, « cela fait plusieurs semaines que de bons chiffres sont publiés et c'est encore le cas aujourd'hui », a souligné Peter Cardillo, économiste en chef chez First Standard Financial, évoquant un repli des inscriptions hebdomadaires au chômage et une amélioration de l'indice composite de plusieurs indicateurs pour le mois dernier.

Certains observateurs notaient par ailleurs que le ton plus offensif de la Fed avait provoqué un renforcement du dollar, ce qui pèse en retour sur Wall Street en inquiétant les exportateurs et les multinationales.

- Avec La Presse Canadienne, à Toronto.