Wall Street a fini sans direction hier, en panne d'inspiration en l'absence d'actualité américaine, tiraillée entre l'espoir d'un statu quo monétaire et le recul des cours du brut: le Dow Jones a cédé 0,2% et le Nasdaq a gagné 0,3%.

Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones a reculé de 34,72 points à 17 705,91 points et le Nasdaq, à dominante technologique, a progressé de 14,05 points à 4750,21 points.

L'indice élargi S&P 500 a gagné 1,55 point, soit 0,08%, à 2058,69 points, à l'issue d'une séance en dents de scie.

Pour Alan Skrainka, chez Cornerstone Wealth Management, «c'est la Fed qui donne le ton» au marché, ou plus exactement les attentes des investisseurs concernant sa politique sur les taux d'intérêt.

Or vu la faiblesse relative des embauches d'avril, annoncée vendredi, les investisseurs sont désormais tranquilles qu'aucun resserrement monétaire, potentiellement handicapant pour la croissance, ne menace à très court terme, a assuré M. Skrainka. En effet, selon lui, la présidente de la Fed Janet «Yellen a un positionnement accommodant fondé sur la faiblesse de l'économie mondiale».

Ce sentiment, qui avait déjà porté les indices vendredi, a permis au Nasdaq et au S&P 500 de résister à la nette baisse des cours du brut, qui a en revanche plombé le secteur de l'énergie et par extension le Dow Jones.

Jusqu'aux chiffres sur les ventes de détail attendus vendredi, la Bourse risque de chercher son inspiration dans le marché du pétrole, selon M. Levy.

De leur côté, les analystes de Charles Schwab évoquaient l'influence des autres Bourses du monde, qui, hier, ont eu des comportements particulièrement hétérogènes, avec la Chine plombée par de mauvais chiffres du commerce extérieur, et Londres par les matières premières, alors que Tokyo, Paris et Francfort ont bien débuté la semaine.

Teva bondit

La chaîne de vente de beignets Krispy Kreme s'est envolée de 24,3%, après avoir annoncé son rachat par JAB Beech, non coté, qui possède notamment les cafés Caribou Coffee, Peets et Green Moutain, une transaction à 1,35 milliard US.

La holding Berkshire Hathaway de Warren Buffett a cédé 1,18% à 142,91 $US, après avoir publié des bénéfices et un chiffre d'affaires inférieurs aux attentes. M. Buffett lui-même avait prévenu une semaine plus tôt, lors de l'assemblée générale des actionnaires, que les résultats étaient plombés par le ralentissement de l'activité des chemins de fer Burlington Northern Santa Fe.

La volatilité des prix du pétrole et des métaux a continué à exercer de la pression, lundi, sur la Bourse de Toronto et sur le dollar canadien, qui ont tous deux terminé la séance dans le rouge.

L'indice composé S&P/TSX du parquet torontois a retraité de 137,63 points, à 13 563,84 points, après avoir cédé 250 points la semaine dernière. Les secteurs de l'or, des métaux et de l'énergie ont affiché les plus importants reculs.

Le cours du pétrole brut a lâché 1,22 $ US à 43,44 $ US le baril à la Bourse des matières premières de New York, tiré vers le bas par de nouveaux signes de ralentissement économique en Chine et par la nouvelle voulant que l'Arabie saoudite ait remplacé son ministre du Pétrole de longue date.

Le prix du lingot d'or a plongé de 27,40 $ US à 1266,60 $ US l'once, tandis que le cours du cuivre a effacé 5 cents US à 2,11 $ US la livre.

Ce déclin des prix des matières premières a aussi affaibli le dollar canadien, qui a lâché 0,27 cent US à 77,14 cents US.

- Avec PC