La Bourse de Toronto a clôturé dans le rouge hier pour une deuxième séance de suite, le recul des cours du pétrole et d'autres matières premières ayant aussi pesé sur le dollar canadien, qui a cédé plus d'un demi-cent.

L'indice composé S&P/TSX a échappé 77,23 points pour terminer à 13 400,31 points, après avoir commencé la semaine sur un déclin de 44 points. Le dollar canadien s'est pour sa part déprécié de 0,53 cent US à 74,84 cents US.

Les secteurs des métaux et minerais diversifiés, de l'industrie et des technologies de l'information ont été parmi les perdants du jour, mais le groupe de la santé, relativement petit, a affiché la pire diminution, et de loin, avec un plongeon de 11,7 %.

Au sein de ce groupe, l'action de Valeant Pharmaceuticals (TSX:VRX) a abandonné 46,44 $, soit près de 51 %, pour clôturer à 45,14 $ après avoir publié ses plus récents résultats trimestriels, lesquels ont sévèrement déçu les investisseurs, en plus de réviser ses prévisions à la baisse.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a lâché 84 cents US à 36,34 $ US le baril, tandis que le prix du lingot d'or a perdu 14,10 $ US à 1231,00 $ US l'once et que le celui du cuivre a rendu 1 cent US à 2,23 $ US la livre.

Wall Street a fini sans direction, les investisseurs restant dans l'expectative au début d'une réunion de deux jours de la Réserve fédérale, après des indicateurs mitigés : le Dow Jones a pris 0,13 % mais le Nasdaq a cédé 0,45 %.

Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones a gagné 22,40 points à 17 251,53 points et le Nasdaq, à dominante technologique, a perdu 21,61 points à 4728,67 points.

Très suivi par les investisseurs, l'indice élargi S&P 500 a également cédé 3,71 points, soit 0,18 %, à 2015,93 points.

« Les marchés sont au point mort avant la fin de la réunion de la Fed demain, où nous espérons glaner des indications sur ce qui va se passer avec les taux d'intérêt », a souligné David Levy, chez Republic Wealth Advisors.

M. Levy a noté que le marché étudierait de particulièrement près l'intervention de la présidente de la Fed, Janet Yellen, pour évaluer « les indications d'une chance que les taux soient relevés en juin, qui était à 100 % il y a quelques mois, puis à 0 % le mois dernier, et maintenant semble à 50/50 ».

Plusieurs analystes ont noté qu'après quatre semaines de hausse en Bourse, il devenait facile de saisir la moindre explication pour vendre, et que mardi les prétextes ne manquaient pas, même si à la veille de la Fed le marché est resté très calme.

Les ventes au détail, très surveillées dans une économie dominée par la consommation, ont légèrement reculé en février (-0,1 %), comme s'y attendaient les analystes. Plus inquiétant, les ventes de janvier, qui avaient d'abord été annoncées en petite hausse, ont été révisées en nette baisse (-0,4 % au lieu de +0,2 % précédemment estimé).

« Les ventes de détail sont considérées comme l'un des piliers de l'économie, avec peut-être l'immobilier », a noté Jack Ablin, chez BMO Private Bank. « On espérait que les Américains continueraient à dépenser l'argent qu'ils économisent à la pompe » à essence, grâce aux prix bas du pétrole.

Selon Chris Williamson, chez Markit, « la tendance plus négative que prévu des ventes de détail cette année renforce la pression sur les responsables (de la Fed) pour qu'ils se retiennent de rehausser les taux d'intérêt », car elle est de mauvais augure pour la croissance de l'ensemble du premier trimestre.

- Avec Agence France-Presse