Wall Street a fini une séance prudente en petite hausse jeudi, à la veille des chiffres mensuels sur l'emploi, encouragée par la stabilisation des prix du pétrole: le Dow Jones a pris 0,26% et le Nasdaq 0,09%.

Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a avancé de 44,58 points à 16 943,90 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 4 points à 4707,42 points.

Très suivi par les investisseurs, l'indice élargi S&P 500 a gagné 6,95 points, soit 0,35%, à 1993,40 points.

La confiance s'est lentement installée au fil des heures, permettant de bien conclure sur «une séance neutre à positive, en pause avant les chiffres de demain sur l'emploi», a déclaré Peter Cardillo, chez First Standard Financial Company.

Après trois séances consécutives de hausse, «si les chiffres sont conformes (aux attentes) je crois que le marché applaudirait et qu'on pourrait terminer la semaine sur une belle progression» vendredi, a-t-il ajouté.

M. Cardillo a précisé qu'il escomptait la création de 175.000 à 225.000 emplois en février aux États-Unis. «Mais si le chiffre est trop bon, cela pourrait ne pas être tellement positif parce que le marché se remettrait à craindre (la réaction de) la Réserve fédérale, donc l'élan pourrait s'évanouir», a-t-il ajouté.

La Fed fait en effet de l'amélioration notable et pérenne de l'emploi l'un de ses principaux critères pour justifier sa politique de resserrement monétaire, alors que les investisseurs craignent que l'argent plus cher mine encore une croissance déjà faible.

Pour ce qui est de jeudi, la hausse s'est surtout dessinée au fur et à mesure que se stabilisaient les cours du pétrole, le baril de «light sweet crude» (WTI) échangé à New York ayant cédé juste 9 cents alors que le Brent coté à Londres gagnait 14 cents. Le secteur de l'énergie a mené le mouvement à Wall Street avec une progression de 1,28%.

En matinée, une poignée d'indicateurs avait été trop mitigée pour déclencher de forts mouvements à la hausse ou à la baisse.

La productivité du quatrième trimestre 2015 a été revue en baisse moins prononcée qu'on le craignait par rapport à l'été.

Après l'ouverture, l'indice des directeurs d'achats publié par l'association professionnelle ISM a révélé un léger ralentissement de l'activité dans les services en février, mais «la croissance est toujours là», soulignaient les analystes de Charles Schwab.

Enfin, les commandes industrielles ont rebondi en janvier, mais un peu moins que prévu, grâce aux commandes dans les transports.

Le marché obligataire était en très légère hausse. Le rendement des bons du Trésor à dix ans reculait à 1,830%, contre 1,833% mercredi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,654%, contre 2,676% précédemment.

À Toronto

À Toronto, le S&P TSX gagnait 0,71% ou 92,67 points à 13 110,60 points.

«Les investisseurs se tiennent tranquilles avant les chiffres de l'emploi», a déclaré Jack Ablin, chez BMO Private Bank, estimant que «s'il y a plus de 200 000 créations d'emploi on entendra un soupir de soulagement».

Les analystes s'attendent à ce que l'économie américaine ait créé 190 000 emplois en février, plus qu'en janvier (151 000), où le chiffre avait déçu.

«Nous soupçonnons qu'émerge le sentiment que le temps est venu pour le marché d'entrer en phase de consolidation, après la progression de près de 10% depuis les plus bas atteints en séance le 11 février, alors que guette l'influent rapport sur l'emploi prévu vendredi», a commenté pour sa part Patrick O'Hare, chez Briefing.

La journée a été riche en indicateurs, mais ils ont été trop mitigés pour déclencher de forts mouvements à la hausse ou à la baisse.

La productivité du quatrième trimestre 2015 a été revue en baisse moins prononcée qu'on le craignait par rapport à l'été. Le chiffre hebdomadaire des demandes d'allocations chômage a été plus élevé que prévu, mais sans que cela inquiète beaucoup puisque mercredi la société de services en ressources humaines ADP avait publié des chiffres mensuels meilleurs que prévu.

Après l'ouverture, l'indice des directeurs d'achats publié par l'association professionnelle ISM a révélé un léger ralentissement de l'activité dans les services en février, revenue au plus bas depuis deux ans. Mais «la croissance est toujours là», soulignaient les analystes de Charles Schwab.

Enfin les commandes industrielles ont rebondi en janvier, mais un peu moins que prévu, grâce aux commandes dans les transports.

Léger retrait des financières

Un appel du gourou du marché obligataire Bill Gross à boycotter les valeurs bancaires, selon lui très pénalisées par les taux d'intérêt négatifs imposés par plusieurs banques centrales, était largement ignoré: Goldman Sachs, Bank of America et Citigroup gagnaient respectivement 0,23%, 0,52% et 0,17%, même si Morgan Stanley cédait 0,31%. Le secteur financier dans son ensemble affichait un recul de 0,08%.

La société de compléments alimentaires et de produits minceur Herbalife, objet d'une enquête pour fraude pyramidale, a reconnu jeudi avoir grossi la croissance de ses abonnés et de ses distributeurs. Le titre plongeait de 7,79% à 51,99 dollars.

Le distributeur en semi-gros Costco perdait 1,99% à 149,75 dollars après des résultats trimestriels décevants, tout comme ses ventes de février.

L'épicier Kroger chutait de 9,05% à 36,97 dollars après des prévisions décevantes pour cette année.

Dans l'habillement, American Eagle Outfitters perdait 3,11% à 14,96 dollars malgré un bénéfice trimestriel conforme aux attentes, les ventes ayant un peu déçu.

Le fabricant de bagages de luxe Tumi s'envolait de 27,22% à 25,61 dollars, après des informations du Wall Street Journal selon lesquelles il pourrait être acheté moyennant 2 milliards de dollars par le leader mondial du secteur Samsonite.

Le spécialiste des équipements pour les mines Joy Global bondissait de 15,17% à 15,34 dollars, malgré des pertes et un chiffre d'affaires bien pires qu'attendu. La direction a annoncé qu'elle réduisait ses coûts et ses investissements pour mieux résister à la crise des matières premières qui touche ses clients.

Le marché obligataire était en petite hausse. Le rendement des bons du Trésor à dix ans reculait à 1,828%, contre 1,833% mercredi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,652%, contre 2,676% précédemment.