Les marchés boursiers nord-américains ont clôturé en hausse hier, soutenus par les gains des prix du pétrole brut et par un nouveau vent de confiance envers la croissance économique mondiale.

L'indice composé S&P/TSX de la Bourse de Toronto a grimpé de 32,23 points à 12 845,63 points. Le parquet torontois a notamment profité de la hausse du cours du pétrole brut, qui a pris 1,64 $ US à 33,39 $ US le baril à la Bourse des matières premières de New York.

Le dollar canadien s'est pour sa part apprécié de 0,30 cent US à 72,93 cents US. Ailleurs sur le marché des matières premières, le prix du cuivre a bondi de 4 cents US à 2,11 $ US la livre, tandis que le cours du lingot d'or a lâché 20,70 $ US à 1210,10 $ US l'once.

Sur Wall Street, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a avancé de 228,67 points, soit 1,40 pour cent, à 16 620,66 points, tandis que l'indice élargi S&P 500 s'est emparé de 27,72 points, ou 1,45 pour cent, à 1945,50 points. L'indice composé du Nasdaq a pris 66,18 points, ou 1,47 pour cent, à 4570,61 points.

«Les cours du pétrole ont monté aujourd'hui, de façon vraiment notable, et cela a non seulement tiré vers le haut les valeurs de l'énergie mais aussi le reste du marché», a résumé Alan Skrainka, de Cornerstone Wealth Management.

Après avoir chuté en début d'année au plus bas depuis 2003 puis connu un début février incertain, les cours du pétrole ont nettement rebondi lundi, sur fond d'espoirs d'une réduction de la production américaine et d'un gel de la production de plusieurs autres grands pays producteurs destiné à stabiliser les prix.

«Le pétrole mène le marché en hausse ou en baisse... Je fais ce métier depuis 34 ans et je n'ai jamais vu une telle corrélation !», a reconnu M. Skrainka.

Le lien entre la Bourse et l'or noir est d'autant plus notable  que l'actualité économique est peu animée aux États-Unis, sans statistique notable et sans beaucoup de résultats d'entreprises, et qu'elle est assez négative à l'international, avec des chiffres médiocres sur l'activité économique européenne ainsi qu'une publication trimestrielle décevante du géant bancaire britannique HSBC.

«Il n'y a pas si longtemps, les places européennes auraient chuté sur de telles nouvelles et entraîné les marchés mondiaux avec elles», a commenté M. Skrainka. «Mais les investisseurs ont ignoré cette actualité en se concentrant sur le pétrole. Cela témoigne des inquiétudes sur les prêts au secteur à l'énergie.»

À ce titre, la banque d'investissements Goldman Sachs a annoncé que plus d'un tiers des engagements financiers qu'elle a consentis dans le secteur du pétrole et du gaz bénéficient à des entreprises considérées comme risquées par les agences de notation.

La circonspection restait en tout cas de mise chez beaucoup d'observateurs, dont certains préviennent qu'une reprise durable des marchés, après un mauvais début d'année, pourrait pousser la Réserve fédérale (Fed) à accélérer le rythme du retrait de son soutien à l'économie. «Tout ce qui nous inquiétait il y a deux semaines, ça n'a pas disparu», a conclu Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management, se disant «prudent» et «assez nerveux» face au franc rebond engagé par les indices depuis une dizaine de jours.