Wall Street a fini mardi une séance en dents de scie en petite baisse, les investisseurs semblant plus intéressés à trouver un plancher qu'à épouser la déprime des autres Bourses: le Dow Jones a perdu 0,08% et le Nasdaq 0,35%.

Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a cédé 12,67 points à 16.014,38 points après avoir longtemps oscillé autour de l'équilibre, et le Nasdaq, à dominante technologique, 14,99 points à 4.268,76 points.

Jugé le plus représentatif par de nombreux investisseurs, l'indice élargi S&P 500 a baissé de 0,07%, soit 1,23 point, à 1.852,21 points.

«Il semble que (quand le Dow Jones arrive) aux alentours de 16.000 points, les gens cherchent des occasions d'achat», ce qui limite le recul, noté Alan Skrainka, chez Cornerstone Wealth Management.

Il s'est dit toutefois convaincu que «la volatilité va persister tant que les prix des matières premières ne se stabiliseront pas».

Or les cours du pétrole, également hésitants pendant une bonne partie de la séance, ont fini la journée en nette baisse, tout comme les principales Bourses européennes, et surtout la Bourse de Tokyo, qui avec une chute de 5,40% de l'indice Nikkei a connu sa pire séance depuis juin 2013.

«C'est un marché qui reste guidé par la peur (...) que la croissance lente devienne une croissance négative», a estimé Peter Cardillo, chez First Standard Financial.

Pour ce qui est des Etats-Unis, la Maison Blanche a tablé dans son projet de budget sur une croissance de 2,6% cette année et la prochaine, en notant que la faiblesse de l'économie à l'étranger allait «probablement peser sur la croissance».

Les investisseurs attendent désormais l'audition parlementaire de mercredi de la présidente de la Réserve fédérale Janet Yellen, «à la recherche d'indices pour discerner les prochaines décisions de la Fed», a dit M. Skrainka.

«Nous espérons très fort qu'elle enverra le signal que la Fed ne sera pas excessivement déterminée (à rester sur la voie d'une hausse des taux d'intérêt), vu la volatilité des marchés financiers et la faiblesse de l'économie mondiale», a-t-il dit.

Sinon, «le marché chutera», a-t-il prévenu.

Mardi soir plusieurs analystes soulignaient que non seulement de prochaines hausses des taux d'intérêt semblaient incertaines, mais également que la Fed elle-même avait le mois dernier invité les grandes banques à envisager un éventuel scénario de taux négatifs.

Les responsables de la Fed «doivent s'assurer d'avoir les outils dont ils ont besoin, si par exemple l'économie entre en récession», a dit M. Skrainka.

Le marché obligataire, qui avait nettement monté lundi, est resté en hausse. Le rendement des bons du Trésor à dix ans s'affichait à 1,731% contre 1,756% lundi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,551% contre 2,584% précédemment.