La Bourse de Toronto et le dollar canadien ont grimpé pour une deuxième séance de suite, jeudi soir, pendant que les prix des métaux continuaient de prendre du mieux avec l'affaiblissement du dollar américain.

L'indice composé S&P/TSX du parquet torontois a avancé de 181,48 points pour clôturer à 12 774,50 points, ce qui constituait son deuxième gain de plus de 100 points en autant de jours.

Le dollar canadien s'est aussi apprécié pour une deuxième journée consécutive, gagnant 0,14 cent US à 72,75 cents US après avoir pris 1,32 cent US la veille - ce qui était son gain quotidien le plus important en près de quatre ans.

Sur Wall Street, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a avancé de 79,92 points à 16 416,58 points, tandis que l'indice élargi S&P 500 a gagné 2,92 points à 1915,45 points et que l'indice composé du Nasdaq a pris 5,32 points à 4509,56 points.

À la Bourse des matières premières, le cours du pétrole brut a rendu 56 cents US à 31,72 $ US, après avoir pris la veille 2,40 $ US. Le prix du lingot d'or a avancé de 16,20 $ US à 1157,50 $ US l'once, tandis que celui du cuivre s'est emparé de 4 cents US à 2,13 $ US la livre.

Déjà incertaine la veille, Wall Street n'a cessé de changer de direction pendant la séance. «C'est mitigé, mais la Bourse enregistre une performance étonnamment bonne en tenant compte des mauvais chiffres d'aujourd'hui», a estimé Jack Ablin, de BMO Private Bank.

Les inscriptions hebdomadaires ont légèrement augmenté et, surtout, la productivité américaine a reculé plus que prévu au quatrième trimestre. «Le marché semble assez bien résister», a insisté M. Ablin, notant aussi que «la Bourse avait gardé la tête hors de l'eau malgré une chute des prix du pétrole».

Depuis le début de la semaine, l'instabilité gagne aussi le marché des changes, où le dollar s'affaiblit nettement par crainte que la banque centrale américaine, la Réserve fédérale (Fed) ne continue pas à relever régulièrement ses taux en 2016 après une première hausse en décembre dernier.

Dernier responsable en date de la banque centrale américaine à tenir des propos en ce sens, l'une des gouverneurs de la Fed, Lael Brainard, a exprimé son peu d'enthousiasme à l'idée que l'institution aille vite en 2016 pour continuer à retirer son soutien à l'économie après une première hausse en décembre dernier.

«Cela fait un moment que Mme Brainard tient des propos attentistes, mais elle a vraiment insisté sur le fait que l'économie américaine serait probablement affectée par les récents développements en Chine et dans le reste du monde», a souligné Chris Low, de FTN Financial.

À Wall Street, cet attentisme devrait soutenir les indices et M. Low estimait d'ailleurs qu'il avait contribué hier à la résistance de la Bourse, mais certains observateurs jugeaient que les investisseurs avaient aussi tendance à interpréter la prudence de la Fed comme la confirmation de leurs craintes pour l'état de l'économie américaine.

- Avec l'AFP, à New York