L'action de Bombardier a bien failli glisser en dessous du seuil psychologique de un dollar, hier, à la Bourse de Toronto.

Peu avant 11 h 30, le titre est descendu jusqu'à 1,00 $, en chute de 8,3 % par rapport au cours de clôture de vendredi. Il a par la suite repris un peu de vigueur pour terminer la séance à 1,02 $, en baisse de 6,4 %. Il faut remonter à février 1991 pour retrouver un cours aussi faible. Notons que le cours cible moyen des analystes qui suivent Bombardier est actuellement de 1,08 $, selon Thomson Reuters.

Le marché a notamment dû digérer la décision de l'exploitant ferroviaire britannique Arriva d'accorder un contrat de près de 1 milliard CAN au constructeur espagnol CAF plutôt qu'à Bombardier Transport pour 281 voitures destinées au nord de l'Angleterre.

Or, contrairement à Bombardier et au japonais Hitachi, CAF ne possède pas d'usine au Royaume-Uni, de sorte que la production se fera en Espagne. Des médias, des députés et des syndicats se sont indignés de la décision d'Arriva, une filiale du géant allemand Deutsche Bahn. « Voilà un autre coup en pleine figure pour l'industrie de la construction de trains dans le pays qui a donné le rail au monde », a ainsi lancé le secrétaire général du syndicat RMT, Mick Cash.

On a par ailleurs appris hier que le rival français de Bombardier Transport, Alstom, songe à imiter Hitachi et à construire une usine au Royaume-Uni dans l'espoir de décrocher le contrat de 8 milliards CAN pour le futur train à grande vitesse qui doit relier Londres à Birmingham, Leeds et Manchester. Jusqu'ici, Bombardier et Hitachi faisaient figure de favoris pour cette commande.

EMBELLIE À L'HORIZON ?

Heureusement, le ciel est peut-être en train de s'éclaircir un peu pour Bombardier Avions commerciaux. L'avionneur a récemment fait une présentation à Iran Air, qui a besoin d'au moins 20 jets régionaux de 50 à une centaine de places, a indiqué dimanche le grand patron du transporteur, Farhad Parvaresh, à l'agence Bloomberg.

Téhéran doit confirmer cette semaine une commande pour une centaine d'avions Airbus à l'occasion d'une visite en France du président iranien, Hassan Rohani. M. Parvaresh a tenu à souligner que les sanctions économiques d'Ottawa à l'endroit de l'Iran n'ont pas encore été modifiées alors que l'Union européenne a commencé à les alléger.

« Nous prévoyons avoir [de nouveaux] Boeing et Airbus parce que nous avons les deux dans notre flotte actuellement, mais cela ne veut pas dire que nous allons dire non si un autre constructeur nous sollicite », a affirmé le dirigeant.

Le transporteur saoudien Flynas a par ailleurs fait part de son intention d'acquérir 60 avions monocouloir. « De façon réaliste, Airbus et Boeing sont en avance, mais Bombardier essaie de s'insérer dans la course », a déclaré le PDG de Flynas, Paul Byrne.