L'Autorité des marchés financiers (AMF) a ciblé des transactions boursières totalisant une vingtaine de millions de dollars dans son enquête pour délits d'initié sur le titre d'Amaya.

Cette nouvelle information concernant l'une des plus importantes enquêtes de l'AMF pour délits d'initié a été rendue publique hier. Elle est tirée du mandat de perquisition de l'AMF, que le tribunal a accepté de décaviarder un peu plus à la demande des médias.

L'AMF, faut-il le rappeler, croit que des investisseurs ont bénéficié d'informations privilégiées pour faire des profits indus sur le titre d'Amaya. Ces délits d'initié, qui constituent une infraction pénale grave, auraient été réalisés dans le contexte de l'énorme transaction du 12 juin 2014 d'Amaya.

L'entreprise de jeux en ligne de Pointe-Claire a alors fait l'acquisition de la firme Oldford Group - l'exploitant du populaire site PokerStars - pour la somme de 4,9 milliards US. La valeur du titre boursier d'Amaya a été multipliée par quatre entre la mi-avril et la mi-juillet 2014.

Selon le résumé judiciaire du mandat de perquisition, les courtiers et les investisseurs ciblés par l'enquête ont acheté ou vendu l'équivalent de 2,1 millions d'actions d'Amaya entre le 1er novembre 2013 et le 25 juin 2014. Ce volume d'actions totalise 20,4 millions de dollars.

Plus précisément, l'enquête s'intéresse à des achats de 1,53 million d'actions à la Bourse de Toronto durant cette période au coût moyen de 7,57 $. La valeur des achats s'élève à 11,6 millions.

De plus, l'AMF décortique des transactions de ventes de 324 127 actions durant cette période au coût moyen de 19,53 $ (valeur de 6,3 millions). L'enquête vise également l'achat et la vente de divers bons de souscription, de même que l'achat d'actions sur une Bourse hors cote américaine (OTC US).

Parmi les individus qui font l'objet d'une enquête pour avoir possiblement transmis ou reçu des informations privilégiées, mentionnons trois des hauts dirigeants d'Amaya, dont le PDG David Baazov et le trésorier Daniel Sebag. Une quinzaine de courtiers et d'employés du bureau de Dorval de Placements Manuvie sont également sous la loupe de l'AMF, de même que de nombreux employés de Canaccord à Toronto et Montréal.

Rien de ce qui se trouve dans ce mandat de perquisition n'a toutefois été prouvé en cour, et personne n'a encore été poursuivi par l'AMF dans cette affaire, après plus d'un an d'enquête.