Wall Street a bondi hier, effaçant sa forte baisse de la veille, après de bons chiffres sur l'emploi américain et des propos jugés rassurants de Mario Draghi, président de la BCE: le Dow Jones a pris 2,12% et le Nasdaq 2,08%.

Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones a gagné 369,96 points à 17 847,63 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 104,74 points à 5142,27 points.

Jugé le plus représentatif par de nombreux investisseurs, l'indice élargi S&P 500 a avancé de 42,07 points, soit 2,05%, à 2091,69 points.

Au lendemain d'une nette baisse, les principaux indices ont d'abord ouvert sur une timide hausse avant d'accélérer pendant toute la première moitié de séance pour se maintenir en très forte hausse jusqu'à la clôture.

«Encore une fois, on assiste à la résistance incroyable de ce marché» américain, a souligné Michael James, de Wedbush Securities. «Depuis le début de l'année, chaque fois qu'il y a un net repli, cela devient une occasion de repartir à l'achat.»

Wall Street a d'abord accueilli favorablement des chiffres sur l'emploi américain de novembre, qui ont témoigné d'une solidité persistante en se révélant même un peu meilleurs que prévu avec 211 000 embauches nettes.

«On peut les interpréter de deux façons», a expliqué M. James. «Soit comme le signe d'une économie en forme, soit comme un sujet de préoccupation, car ils donnent le champ libre à la Réserve fédérale pour relever ses taux dans deux semaines.»

Les marchés semblent se faire depuis plusieurs semaines à l'idée que la banque centrale américaine va limiter en décembre son soutien à l'économie en relevant ses taux pour la première fois depuis neuf ans.

«Même en ayant conscience de cette perspective, les investisseurs choisissent de voir le verre à moitié plein», a jugé M. James, estimant de plus que «les clarifications faites aujourd'hui par Mario Draghi, par rapport à ses déclarations d'hier, ont été très positives».

Le président de la Banque centrale européenne (BCE) a promis une action «sans limite» pour soutenir la reprise en zone euro, au lendemain d'un paquet de mesures qui avaient contribué à la chute des marchés en décevant des attentes certes très élevées.

Enfin, plusieurs observateurs soulignent que le rebond de Wall Street est d'autant plus notable qu'il s'est fait malgré une déprime générale du secteur de l'énergie après une chute des cours de l'or noir sous 40 $US le baril à New York face à la décision de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de ne pas abaisser sa production.

Le cartel produit déjà «de toute façon plus (que ces objectifs de production), mais c'est une mauvaise nouvelle pour ceux qui croyaient à un rebond des cours vers 60 ou 70 dollars le baril», a estimé Alan Skrainka, de Cornerstone Wealth Management.

À Toronto, l'indice S&P/TSX a grimpé de 34,10 points (+0,26%) à 13 358,77 dans la foulée d'une hausse de 3,5 des titres du secteur minier, tandis que le secteur pétrolier glissait de 2,9%.

- Avec La Presse Canadienne