Wall Street a encore fini la séance en forte baisse vendredi, déprimée par des indicateurs médiocres dont elle n'espère plus qu'ils puissent déjouer la perspective d'une hausse des taux d'intérêt le mois prochain: le Dow Jones a perdu 1,2% (à 17 245 points) et le NASDAQ 1,5%.

À 4927 points, le NASDAQ est passé sous le seuil des 5000 points pour la première fois depuis un peu plus de trois semaines. L'indice élargi S&P 500 a perdu 1,1%, à 2023 points.



À Toronto, le S&P/TSX a fait un peu mieux en ne laissant que 0,4%, à 13 075 points.



La glissade des indices débutée lundi s'est prolongée vendredi avec des résultats d'entreprise médiocres et des indicateurs économiques décevants.



Pour Mace Blicksilver, chez Marblehead Asset Management, «le marché semble être revenu dans une phase difficile de crise de nerfs liée à la Fed», la banque centrale américaine qui semble préparer une hausse des taux d'intérêt pour le mois prochain.



«Ce qui prête confusion c'est qu'aujourd'hui les nouvelles n'étaient pas très bonnes, en particulier l'indice des prix à la production» - en recul de 0,4% contre toute attente - et «les ventes de détails étaient horribles», avec une progression de seulement 0,1%, ajouté M. Blicksilver.



En effet, les investisseurs ne semblent plus croire que ces mauvaises nouvelles dissuadent la Fed de resserrer sa politique monétaire, au risque de freiner les investissements: «la Fed va remonter (les taux) en décembre, sauf nouvelle annonce majeure», a dit M. Blicksilver.



Ce qu'a semblé confirmer la présidente de l'antenne régionale de la Fed de Cleveland, Loretta Mester, en prévenant vendredi que le moment de relever les taux d'intérêt «approchait à grands pas».



Du coup, «l'idée qui court sur le marché c'est que la Fed pourrait faire une erreur en relevant les taux d'intérêt en décembre» vu les incertitudes planant sur la santé de l'économie, a expliqué Patrick O'Hare, chez Briefing.



«En plus, le secteur des matières premières reste vraiment orienté en baisse et cela pèse aussi sur le marché», a enfin relevé Alan Skrainka, chez Cornerstone Wealth Management. Le prix du contrat de référence du brut WTI coté à New York a perdu 8% en une semaine.



Alimentant les inquiétudes sur la vigueur de la consommation, pilier de l'économie, la chaîne de grands magasins Nordstrom, deux jours après son concurrent Macy's, a dévissé de 15% à 53,96 $ US: son bénéfice et son chiffre d'affaires trimestriels sont restés inférieurs aux attentes, et les prévisions annuelles ont été revues en baisse.



Le spécialiste des médicaments génériques Mylan a bondi de 12,9% à 48,77 $ US, après l'échec de son offre d'achat hostile à 35 milliards sur son concurrent irlandais Perrigo, dont les actionnaires n'étaient pas convaincus par son projet.



L'équipementier en télécoms Cisco, membre du Dow Jones, a lâché en revanche 5,8% à 26,21 $ US, victime d'une baisse des commandes qui l'ont conduit à afficher des prévisions décevantes, même si ses résultats de la période août-octobre ont dépassé les attentes, avec un bond de 33% de son bénéfice net.



Le conglomérat Tyco International a perdu 3,3% à 35,31 $ US après des prévisions décevantes pour son trimestre en cours, alors qu'il a affiché des performances conformes aux attentes pour les mois d'été.



Une surabondance des réserves de brut a fait reculer le cours du baril de pétrole vendredi, ce qui a contribué à une nouvelle glissade de la Bourse de Toronto.



L'indice composé S&P/TSX du parquet torontois a perdu 51,76 points pour clôturer à 13 075,42 points, son plus faible niveau depuis le 29 septembre.



Le dollar canadien s'est pour sa part déprécié de 0,20 cent US à 75,09 cents US.



À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a effacé 1,01 $ US à 40,74 $ US le baril après que l'Agence internationale de l'énergie eut indiqué que les stocks commerciaux de pétrole avaient atteint presque trois milliards de barils à la fin septembre - un sommet record.



Le prix du lingot d'or a quant à lui abandonné 10 cents US à 1080,90 $ US l'once.