La Réserve fédérale américaine (Fed) va-t-elle durcir le ton? Même si elle se veut prévisible et transparente, la Fed n'arrive pas à guider les investisseurs. Alors que la tension atteint son paroxysme sur les marchés boursiers, aujourd'hui, «qualité» est le mot à la mode chez les gestionnaires de portefeuille.

«Ayez des titres de grande qualité quand la Fed haussera ses taux d'intérêt», prévient la firme new-yorkaise Goldman Sachs, dans une note à sa riche clientèle. La banque d'affaires plaide par ailleurs pour un statu quo, estimant que la récente correction des marchés financiers a eu le même effet que trois hausses successives d'un quart de point des taux.

La banque d'investissement rappelle que les titres de première qualité ont coutume de battre le marché dans les trois mois suivant un revirement des taux vers la hausse. L'écart moyen a été de cinq points de pourcentage suivant les points d'inflexion de 1994, 1999 et 2004.

Par titre de qualité, Goldman entend les actions d'entreprises ayant un bilan financier robuste, un taux de rendement sur le capital élevé, une faible volatilité en Bourse, des marges bénéficiaires élevées, de bons rendements en dividende et un historique de croissance des profits et de revenus qui soient au moins constants.

La firme new-yorkaise a dressé une liste de 50 titres américains qui satisfont ses critères de qualité. En tête figurent cinq entreprises classées consommation discrétionnaire, comme Priceline Group et O'Reilly Automotive, et autant de valeurs dites technologiques, dont Google, Apple et MasterCard (si, si).

L'équipe de David Kostin, qui n'écarte plus totalement la possibilité de voir le baril de West Texas Intermediate atteindre les 20$US, n'a évidemment aucune société pétrolière dans son top 10. Les banques et sociétés industrielles endettées figurent mal aussi au palmarès.

Qualité Québec

Nous avons colligé notre propre sélection de titres de première qualité parmi les 100 plus grandes capitalisations québécoises. On retrouve en tête de liste ici également une majorité d'entreprises du secteur de la consommation discrétionnaire, comme la chaîne de pharmacies Jean Coutu, les quincailleries Richelieu et le détaillant de meubles BMTC, mais aussi des entreprises méritantes issues d'industries plus combattantes, comme la société minière Dynacor, qui fait face aux bas prix de l'or, ou le producteur de bois traité Stella-Jones, à l'orée de la forêt.

Le modèle LPA-Qualité prend en compte cinq critères équipondérés pour établir un indice croissant: le levier financier (actif/capital) et son évolution annualisée sur cinq ans, la marge d'exploitation ainsi que les rendements obtenus sur l'avoir des actionnaires et sur l'actif. Il s'agit d'une grille d'analyse simple éprouvée par l'agence financière Bloomberg.

Par exemple, notre numéro un, le fabricant d'enveloppes Supremex, de LaSalle, se distingue par un actif 1,6 fois plus grand que le capital-actions ajusté, une amélioration régulière de 10% de ce ratio depuis cinq ans, une marge d'exploitation de 23%, un rendement de près de 22% sur l'avoir des actionnaires et d'environ 13% en regard de l'actif total.

TOP 10 DE LA PRESSE AFFAIRES

Entreprise | Secteur | Cote | LPA (moins est mieux)

1- Supremex | Consommation | discrétionnaire | 13

2- Groupe | Jean | Coutu | Consommation | discrétionnaire | 14

3- Groupe | BMTC | Consommation | discrétionnaire | 18

4- Mines | d'or | Dynacor | Ressources | 20

5- Quincaillerie | Richelieu | Consommation | discrétionnaire | 20

6- Groupe | MTY | Consommation | discrétionnaire | 22

7- Logistec | Transport | et | logistique | 23

8- Stella- Jones | Produits | forestiers | 26

9- Savaria | Transport | adapté | 27

10- Vêtements | de | Sport | Gildan | Consommation | discrétionnaire | 29

Sources: La Presse Affaires, Bloomberg