La Bourse de Shanghai a de nouveau plongé vendredi, terminant sur une chute de plus de 4%, alors que s'avivaient les inquiétudes sur les faiblesses persistantes de l'économie chinoise après la publication d'un indicateur manufacturier au plus bas depuis six ans.

L'indice composite shanghaïen a lâché 4,27% ou 156,55 points, à 3507,74 points, dans un volume d'échanges de 450,6 milliards de yuans (63 milliards d'euros).

La place shanghaïenne, qui a enchaîné plusieurs séances en forte baisse, s'est donc effondrée de 11,5% sur la semaine.

De son côté, la Bourse de Shenzhen a plongé vendredi de 5,39%, à 2039,40 points, dans des échanges de 419 milliards de yuans.

Les autorités chinoises avaient promis la semaine dernière qu'elles continueraient à intervenir «pendant des années» pour stabiliser les marchés.

Mais cela n'a pas suffi à convaincre les investisseurs (pour l'écrasante majorité des particuliers et de petits porteurs) alors que les signaux économiques restent au rouge.

Les indicateurs décevants et ternes se succèdent, et la récente dévaluation surprise du yuan --perçue comme un effort désespéré de Pékin pour relancer ses exportations et l'activité-- n'a fait que renforcer les inquiétudes sur la santé de la deuxième économie mondiale.

Vendredi matin, la publication par le groupe de médias Caixin d'un indice PMI de référence sur l'activité manufacturière chinoise a conforté encore davantage la défiance générale.

L'indice PMI provisoire des directeurs d'achat pour la Chine, calculé par la firme financière Markit, s'est établi à 47,1 en août, contre 47,8 en juillet. Il s'agit de son niveau le plus bas depuis presque six ans et demi.

Un chiffre supérieur à 50 marque une expansion de l'activité manufacturière, tandis qu'un indice inférieur à ce seuil signale une contraction.

«Cet indice PMI très morose a plombé le moral du marché, les investisseurs sont de plus en plus angoissés par l'affaiblissement des performances économiques de la Chine», a expliqué à l'AFP Zhang Yanbing, analyste du courtier Zheshang Securities.

Reflétant ces inquiétudes, en dépit des interventions appuyées du gouvernement, les places chinoises ont connu ces dernières semaines une grande fébrilité.

Pour enrayer la spectaculaire débâcle des Bourses locales entre la mi-juin et la mi-juillet (elles ont perdu plus de 30% en trois semaines), Pékin était fortement intervenu. Un organisme public, le CSF, avait réalisé des achats massifs d'actions.

En dépit des assurances du gouvernement, des investisseurs redoutent désormais un retrait prématuré de ces mesures de soutien.

Et de façon plus générale, les craintes de «bulle» (une surévaluation toujours excessive des marchés déconnectés de l'économie réelle) persistent et empêchent tout retour à la normale, en entretenant les craintes de nouvelles corrections.

Du côté des valeurs, les maisons de courtage ont fortement chuté, China Merchant Securities abandonnant 8,52% à 17,82 yuans et Citic Securities 7,85% à 18,20 yuans.

Les géants du secteur de l'énergie ont cédé du terrain dans le sillage de la baisse des cours mondiaux du pétrole. PetroChina a perdu 3,10% à 10,00 yuans et Sinopec 2,14% à 5,48 yuans.