Les Bourses mondiales ont nettement baissé hier en réaction à la dévaluation inattendue de la monnaie chinoise: le Dow Jones a cédé 1,21% et le Nasdaq 1,27%.

Selon des résultats définitifs, l'indice Dow Jones a perdu 212,33 points à 17 402,84 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 65,01 points à 5036,79 points.

Particulièrement suivi par les investisseurs, l'indice élargi S&P 500 a abandonné 0,96%, soit 20,11 points, à 2084,07 points.

En hausse de plus de 1% lundi, «la Bourse est presque entièrement revenue sur sa progression de la veille à la suite d'une dévaluation inattendue du yuan par la Chine», ont mis en avant les experts de la maison de courtage Charles Schwab.

La Chine a fortement abaissé mardi le taux de référence du yuan face au dollar, affirmant accorder une liberté accrue au marché des changes. Cette brusque dévaluation apparaît aussi comme un moyen d'enrayer le repli des exportations chinoises, et risque en conséquence de nuire aux ventes des groupes étrangers vers le pays.

Plusieurs analystes relativisent toutefois l'impact de cette mesure pour le marché américain, et estiment que malgré des soubresauts, Wall Street demeure à des niveaux semblables sur le long terme.

«Si on applique la baisse du yuan au prix d'une BMW, on arrive à une hausse de 300 ou 350 dollars pour le Chinois qui voudrait l'acheter... Est-ce que l'on croit que ça va jouer un rôle pour une voiture à 40 000 dollars ?», a ironisé Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services.

«Le marché se jette sur une occasion pour effectuer un mouvement... C'est vraiment le suivisme dans toute sa gloire», a-t-il ajouté. «Il y a deux camps», ceux qui parient sur une baisse du marché et ceux qui tablent sur une hausse, «et en ce moment les premiers ont plutôt l'avantage, mais ils ne peuvent pas s'appuyer sur une économie américaine qui ne donne que des bons signes. Donc ils doivent trouver leurs arguments ailleurs», dit l'expert.

Dans le même sens, Michael James, de Wedbush Securities, soulignait que les volumes d'«échanges restent limités sur le marché, beaucoup de gens étant en vacances en août».

Parmi les valeurs, le groupe internet Google a pris 4,10% à 690,30 $US au lendemain de l'annonce d'une vaste refonte, avec la création d'une holding baptisée Alphabet, les investisseurs saluant une transparence accrue de ses activités.

Le groupe de sécurité informatique Symantec, qui va vendre sa division de stockage de données Veritas au fonds d'investissement Carlyle Group pour 8 milliards de dollars, a chuté de 6,85% .

Le groupe alimentaire Kraft Heinz, né de la fusion entre Kraft Foods et Heinz, est resté dans la tendance en perdant 1,07%  après avoir fait part de résultats trimestriels séparés pour les deux entités, les investisseurs ne semblant pas s'inquiéter outre mesure d'une baisse des ventes dans chaque cas.

À Toronto, l'indice composite S&P/TSX a cédé 51,72 points, à 14 414,67, récupérant d'une plongée plus profonde de plus de 150 points plus tôt dans la séance.

Le TSX a connu une poussée de dernière heure grâce à un nouvel élan dans le secteur aurifère, alors que le lingot d'or pour livraison en décembre a gagné 3,60 $, pour s'établir à 1107,70 $ US l'once.

Le pétrole brut pour livraison en septembre sur le Nymex a cédé 1,88 $, à 43,08 $ US le baril.

Le dollar canadien, comme d'autres devises liées de près aux matières premières, a écopé de l'annonce de la banque centrale chinoise, glissant de 0,61 cent US, à 76,31 cents.

- avec La Presse Canadienne