Wall Street a baissé lundi, pâtissant comme beaucoup de marchés mondiaux d'une chute des Bourses chinoises, sans trouver de soutien dans une actualité réduite aux États unis: le Dow Jones a perdu 0,73 % et le NASDAQ 0,96 %.

Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a cédé 127,94 points à 17 440,59 points, et le NASDAQ, à dominante technologique, 48,85 points à 5039,78 points.

Le S&P 500, un indice élargi très suivi par les investisseurs, a reculé de 0,58 %, soit 12,01 points, à 2067,64 points.

À Toronto, la Bourse a clôturé lundi en baisse de près de 200 points, après que les marchés d'actions chinois eurent plongé et que le cours du pétrole eut perdu de nouvelles plumes.

L'indice composé S&P/TSX a chuté de 184,84 points pour terminer la séance avec 14 001,37 points.

Entre-temps, le dollar canadien s'est déprécié de 0,06 cent US à 76,66 cents US.

Comme en Europe, où l'Eurostoxx 50 a perdu près de 2,5 %, le moral des investisseurs a avant tout été affecté par une chute de plus de 8 % de la Bourse de Shanghaï, qui alimente les inquiétudes sur la croissance dans le pays et par ricochet chez ses partenaires.

«Désormais, les Bourses chinoises ont perdu 35 % ou 40 %» depuis le début de leur chute fin juin, a souligné Alan Skrainka, de Cornerstone Wealth Management, tout en rappelant que le niveau des valorisations y restait très élevé.

«Le marché chinois est une bulle, et il en paie les conséquences», a-t-il ajouté. «Beaucoup d'investisseurs chinois vont en tirer une leçon douloureuse, comme cela avait été le cas aux États-Unis à la fin des années 1990.»

Néanmoins, comme d'autres analystes, il relativisait les conséquences de cette chute pour les marchés mondiaux, étant donnée la déconnexion entre la Bourse chinoise et l'économie réelle, tout en reconnaissant qu'elle avait contribué à la déprime de lundi à Wall Street.

«En gros, le marché essaie de déterminer si l'on assiste ou non à un ralentissement mondial», a expliqué Art Hogan, de Wunderlich Securities. Aux États-Unis, «on va continuer à digérer des résultats d'entreprises, on attend beaucoup de statistiques cette semaine, mais pour le moment, on se concentre sur l'interprétation à donner du rythme de l'économie mondiale.»

Le reste de la semaine sera en effet chargé aux États-Unis, avec notamment les résultats trimestriels du constructeur Ford, des géants du médicament Merck et Pfizer et des majors pétrolières Chevron et ExxonMobil, ainsi qu'une décision monétaire de la Réserve fédérale (Fed) mercredi.

Pour l'heure, l'actualité macroéconomique américaine n'a fourni au marché qu'un «bon chiffre sur les commandes de biens durables», selon les termes des experts de la maison de courtage Allendale, mais l'annonce d'une forte hausse en juin n'a pas redonné beaucoup de moral aux investisseurs.

GE monte

Parmi les valeurs, le laboratoire Mylan, spécialiste des génériques, a chuté de 14,51 % à 56,37 dollars après que le groupe israélien Teva a renoncé à l'acheter au profit d'une partie des activités d'Allergan, qui a gagné 6,09 % à 326,98 dollars. Sur sa cotation new-yorkaise, Teva a bondi de 16,41 % à 72,00 dollars.

Parmi les bénéficiaires en Bourse de cet événement, le laboratoire Perrigo, spécialiste des médicaments en libre accès (OTC), vers lequel compte désormais se tourner Mylan, a pris 3,81 % à 193,60 dollars.

Le conglomérat industriel General Electric a avancé de 0,78 % à 25,95 dollars, après que le groupe français Alstom a dit accepter de réduire le montant de la cession à l'américain de ses activités dans l'énergie, afin de donner davantage de chances au projet de recevoir le feu vert de Bruxelles.

Le constructeur automobile Fiat Chrysler Automobiles (FCA), accusé de manquements dans ses campagnes de rappels de voitures, a reculé de 4,88 % à 14,41 dollars, après avoir accepté de payer une forte amende dans le cadre d'un accord avec l'agence américaine de la sécurité routière, la NHTSA.

La société américaine McGraw Hill Financial, maison mère de l'agence de notation Standard & Poor's, a baissé de 5,67 % à 99,59 dollars, après avoir annoncé qu'elle allait racheter pour 2,23 milliards de dollars SNL Financial, un spécialiste de l'information financière.

Le marché obligataire avançait. Vers 16 h 25, le rendement des bons du Trésor à dix ans reculait à 2,221 %, contre 2,260 % vendredi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,936 %, contre 2,961 % auparavant.

- Avec La Presse Canadienne