La Bourse de Shanghai oscillait autour de l'équilibre jeudi, après avoir chuté de quasiment 4% après l'ouverture, dans un marché extrêmement volatil, en dépit de nouvelles mesures d'urgence des autorités pour enrayer la longue débâcle des marchés chinois.

En milieu de matinée, l'indice composite shanghaïen grimpait de 0,49%, ou 17,17 points, à 3.524,36 points.

Il a plongé de 3,81% peu après l'ouverture, puis a remonté brutalement, gagnant jusqu'à 2,62%, avant de trébucher à nouveau et d'effacer quasiment tous ses gains. La place shanghaïenne s'est effondrée de 32% depuis le 12 juin.

À la même heure, la Bourse de Shenzhen grimpait de 2,05%, à 1.923,09 points.

«Il y a encore beaucoup d'incertitude, mais c'est bien mieux que les jours précédents», commentait Qian Qimin, analyste du courtier Shenyin Wanguo Securities.

«Le nombre de firmes chutant de 10%, la limite maximale autorisée (de baisse en un jour), est en train de diminuer, et la situation en termes de liquidités s'améliore», ajoutait-il à l'AFP.

Les autorités de régulation ont dévoilé mercredi soir une mesure-choc: les plus gros actionnaires, ceux possédant plus de 5% dans une entreprise cotée, se voient désormais interdits de vendre leur participation sur les six prochains mois.

Mais de l'avis des analystes, cela pourrait s'avérer insuffisant pour rassurer durablement les investisseurs aux abois --en grande majorité des particuliers--, après plus de trois semaines d'une correction spectaculaire et continue.

«Cela suggère un état de désarroi total des autorités», commentait Mark Mobius, président du fonds Templeton Emerging Markets Group, cité par Bloomberg News.

«Cela va en réalité accroître la panique, parce qu'une telle mesure montre que (les autorités) ont perdu le contrôle de la situation», poursuivait-il.

De fait, Pékin a multiplié ces derniers jours les mesures d'urgence, mais semblait toujours impuissant à inverser durablement la tendance, et les échanges restaient en proie jeudi à de folles fluctuations.

Les titres de 1400 entreprises cotées sont désormais suspendus pour éviter qu'ils ne tombent encore plus bas, ce qui paralyse presque la moitié de la cote, selon Bloomberg.

La banque centrale chinoise (PBOC) a de nouveau assuré jeudi, dans un communiqué, qu'elle fournirait des liquidités abondantes pour stabiliser le marché, via le financement des «opérations sur marge» (achats d'actions par endettement).

Par ailleurs, une centaine de grands groupes étatiques chinois se sont vu interdire de vendre les actions de leurs filiales cotées.

«Le gouvernement donne l'impression qu'il est +prêt à absolument tout+ (...) mais en l'absence d'impact notable, il jettera probablement d'autres ressources dans la bataille», estimaient les analystes de Société Générale.

La Bourse de Shanghai avait gonflé de 150% en douze mois, dopée à l'endettement et déconnectée de l'économie réelle, et nombre d'experts attendaient un retour de bâton.