L'action de Bombardier (T.BBD.B) est la plus malmenée par les spéculateurs à la Bourse de Toronto après un bond de 70 % du nombre d'actions vendues à découvert durant les deux dernières semaines du mois de février.

Et même après son récent repli, le titre de l'entreprise montréalaise n'est pas encore considéré en territoire survendu, ce qui veut dire en analyse technique qu'il n'y a toujours pas de signal d'achat.

Durant les deux dernières semaines de février, la direction de Bombardier a annoncé et complété un financement en capitaux propres d'une valeur de 1,1 milliard de dollars.

Mois après mois, Bombardier figure toujours parmi les titres le plus vendus à découvert, mais pour la première fois depuis juillet dernier, l'action vient d'accéder au premier échelon du rapport des plus importantes positions «vendeur» consolidées au Canada. Cette mise à jour publiée hier par les autorités de la Bourse de Toronto montre que l'action de Bombardier vient de supplanter celle d'Athabasca Oil, qui occupait le premier rang de la «liste noire» depuis le début de l'année.

Ainsi, en date du 28 février, 69,9 millions d'actions de Bombardier (environ 5% des actions en circulation) faisaient l'objet «d'emprunts» contre 41 millions d'actions deux semaines plus tôt.

Cette situation peut refléter ou donner une idée des préoccupations que le marché semble avoir au sujet de Bombardier et de ses perspectives.

Racheter à prix moins élevé

La vente à découvert est une stratégie par laquelle un investisseur emprunte une action en pensant que son prix reculera avec l'espoir de la racheter plus tard à un prix moins élevé.

Il est par ailleurs possible de déterminer qu'un titre est survendu ou suracheté en utilisant l'indice de force relative RSI. Cet indicateur technique très suivi est un indice de la force relative entre les acheteurs et les vendeurs. Il est calculé entre 0 et 100 en compilant le nombre de séances à la hausse comparativement à celles à la baisse durant une période de temps donnée.

Lorsqu'il glisse à 30 ou moins, il indique que le marché est survendu, et les investisseurs peuvent y voir un signal d'achat. À l'opposé, un titre est désigné suracheté lorsque sa valeur RSI est supérieure à 70.

Présentement, l'indicateur RSI appliqué à l'action de Bombardier est légèrement supérieur à 30. Il s'agit cependant d'un indicateur à court terme qui peut changer rapidement. C'est pourquoi il est préférablement utilisé par les investisseurs aguerris en compagnie d'autres outils.

Hier, le titre de Bombardier a rebondi de 2% pour clôturer à 2,35$ à la Bourse de Toronto.

Journée pour investisseurs reportée à une date indéterminée

La direction de Bombardier assure par ailleurs que la journée pour les investisseurs qui devait se dérouler mercredi prochain à New York aura bel et bien lieu cette année, mais à une nouvelle date qui reste encore à déterminer.

La décision de reporter cet événement annuel réservé à un groupe restreint d'investisseurs institutionnels a été prise à la mi-février, mais n'avait pas été annoncée aux petits actionnaires à qui on offre habituellement la possibilité de suivre l'événement via une webémission sur le site internet de l'entreprise.

«Tous ceux qui avaient reçu une invitation officielle et qui s'étaient enregistrés ont reçu un avis il y a deux semaines. C'est juste plate que les invitations avaient été envoyées avant la nomination d'Alain Bellemare au poste de PDG», dit Yan Lapointe, gestionnaire des relations avec les investisseurs chez Bombardier.

«Si on avait eu une vision pour l'avenir, nous aurions attendu avant d'envoyer les invitations. La décision du report a été prise afin de donner plus de temps à Alain Bellemare pour bien comprendre tous les aspects de l'entreprise. Quand Alain se sentira prêt, nous pourrons déterminer une nouvelle date.»

Alain Bellemare s'est officiellement joint à Bombardier le 13 février.