Wall Street a fini en baisse mercredi, prise de pessimisme après une décision monétaire de la Réserve fédérale (Fed) qui n'a pas apporté le soutien espéré par certains investisseurs: le Dow Jones a perdu 1,13% et le Nasdaq 0,93%.

Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a cédé 195,34 points à 17 191,37 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 43,50 points à 4637,99 points.

L'indice élargi S&P 500, le plus surveillé par les investisseurs, a abandonné 1,35%, soit 27,39 points, à 2002,16 points.

L'indice composé S&P/TSX a retraité de 231 points pour terminer la séance à 14 602,88 points. Le dollar canadien s'est pour sa part déprécié de 0,75 cent US à 79,87 cents US.

D'abord en légère hausse, les indices se sont affaissés après le communiqué de politique monétaire de la Fed, qui n'a apporté aucun changement par rapport à sa précédente publication de décembre, puis se sont clairement orientés dans le rouge peu avant la clôture.

«Le principal élément, c'est que le marché voulait que la Fed fasse marche arrière sur le resserrement monétaire à venir», en laissant entrevoir un relèvement plus tardif de ses taux d'intérêt, «ce qu'elle n'a pas fait», a expliqué Brent Schutte, de BMO Private Bank.

Dans le détail, la Fed a laissé ses taux proches de zéro, réaffirmant qu'elle sera «patiente» avant de normaliser la politique monétaire, mais tout en soulignant le rythme «solide» de la croissance économique.

Elle a en outre dit s'attendre à ce que l'inflation regagne le niveau de 2%, son objectif, à moyen terme une fois que les effets «provisoires» des bas prix de l'énergie vont se dissiper.

«Si on lit entre les lignes, ils semblent toujours penser qu'il faudra remonter assez rapidement les taux», ce qui pèse sur le marché, a estimé Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services.

Par ailleurs, «le secteur de l'énergie a une nouvelle fois souffert d'une chute des prix du pétrole», a souligné Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital.

Les prix du pétrole ont fini sous les 45 dollars le baril à New York, du jamais vu depuis presque six ans, lestés par l'annonce d'un bond des stocks pétroliers américains à des niveaux historiques.

Apple et Boeing montent

Ces éléments, qui s'ajoutent aux effets néfastes de la force du dollar sur certaines entreprises, profitent au marché obligataire, traditionnel refuge des investisseurs nerveux.

Vers 16h30, le rendement des bons du Trésor à trente ans chutait à 2,290% contre 2,395% la veille au soir, après avoir atteint en séance 2,272%, son plus bas niveau historique. Celui des bons à dix ans baissait à 1,718% contre 1,818%.

Plusieurs valeurs ont contredit la tendance comme le groupe informatique Apple, en hausse de 5,65% à 115,31 dollars, après l'annonce d'un bénéfice trimestriel historique de plus de 18 milliards de dollars, alimenté par les ventes sans précédent de son produit vedette, l'iPhone.

De même, le constructeur Boeing, qui a fait état de résultats meilleurs que prévu pour l'an dernier, a gagné 5,40% à 139,54 dollars.

L'éditeur de jeux vidéo Electronic Arts (EA), qui a relevé ses prévisions annuelles après avoir renoué avec les bénéfices, s'est envolé de 12,81% à 54,61 dollars.

Le spécialiste des boîtes en plastiques Tupperware a lui aussi brillé avec une avancée de 11,60% à 66,67 dollars, après avoir publié un chiffre d'affaires et des bénéfices trimestriels en hausse et jugés supérieurs aux attentes.

À l'inverse, le groupe internet Yahoo!, qui a annoncé se séparer de sa participation dans le géant chinois du commerce en ligne Alibaba, a perdu 3,19% à 46,46 dollars.

Alibaba, par ailleurs rappelé à l'ordre par un régulateur chinois a lui chuté de 4,36% à 98,45 dollars, sur sa cotation new-yorkaise entamée en décembre.

Les pétroliers Chevron et ConocoPhilipps, qui subissaient la pression générale sur le secteur de l'énergie, ont respectivement perdu 4,20% à 103,71 dollars et 4,52% à 62,58 dollars. Ils vont par ailleurs s'associer au britannique BP pour forer ensemble des puits dans le Golfe du Mexique.