L'opérateur de la Bourse électronique américaine Nasdaq envisage de gérer des «dark pools», des plateformes de courtage internes, pour le compte des établissements financiers, indique lundi le Wall Street Journal sur son site internet.

Le groupe «a approché plusieurs des plus grandes banques en leur proposant de prendre le contrôle de leur activité de dark pool et prévoit de demander la permission de le faire à la SEC», le gendarme des marchés boursiers américains, précise le quotidien économique qui a interviewé le directeur général du Nasdaq Robert Greifeld.

Sur ces plateformes alternatives internes aux établissements financiers s'échangent dans l'anonymat des milliards de dollars par jour. Les transactions y sont de gré à gré et se font à l'aveugle: le prix et l'identité du vendeur et de l'acheteur ne sont connus qu'une fois l'opération conclue.

Les «dark pools» sont la cible de plusieurs enquêtes aux États-Unis, les autorités s'interrogeant notamment sur leur transparence ou sur un éventuel favoritisme accordé aux courtiers de haute fréquence.

Les volumes d'échanges sur les plateformes traditionnelles (Nasdaq, Nyse, Euronext, etc.) diminuent, ces dernières étant largement concurrencées par les plateformes de gré à gré.

Si le Nasdaq parvenait à ses fins, cela marquerait un changement de ton pour l'opérateur boursier, remarque le Wall Street Journal: jusqu'à présent, il critiquait le manque de transparence des échanges opérés sur les dark pool.

Mais selon Robert Greifeld, cette initiative répond aux besoins des banques pour qui les nouvelles réglementations augmentent les coûts de fonctionnement des «dark pools». Le Nasdaq en revanche possèderait déjà les technologies, les logiciels de surveillance et l'expertise juridique nécessaires.