Wall Street a fortement progressé mercredi, les investisseurs jugeant que la Réserve fédérale (Fed) n'avait pas montré d'empressement à relever ses taux d'intérêt à l'issue d'une réunion de politique monétaire.

---------------

Les marchés à la clôture :



TSX 14 213,39 / 351,87 (2,54%)

Dow Jones 17 356,87 / 288,00 (1,69%)

S&P 500 2 012,89 / 40,15 (2,04%)

NASDAQ 4 644,31 / 96,48 (2,12%)

---------------

«Le marché était déjà en hausse avant le communiqué de la Fed, et a encore accentué son redressement juste après», a souligné Art Hogan de Wonderlich Securities.

La Fed a conservé ses taux d'intérêt proches de zéro pour soutenir la reprise, ce qui était attendu, et elle a surtout dit qu'elle serait «patiente» avant de les relever.

Le communiqué était «sans grande surprise, mais il témoignait peut-être d'un plus grand attentisme qu'attendu de la Fed sur la remontée des taux», a noté Art Hogan. La présidente de la Fed, Janet Yellen, a ensuite donné «une conférence de presse, qui a été un succès sur les marchés.»

Janet Yellen a notamment jugé «peu probable» que la Fed relève pour la première fois ses taux «au cours des deux prochaines réunions» du Comité de politique monétaire (FOMC), ce qui repousse une telle mesure après le 18 mars.

«Tout le monde s'attendait à ce que le FOMC retire la référence à une 'période considérable'» avant un relèvement de taux, a rappelé Steven Ricchiuto de Mizuho Securities. «Il l'a fait dans une certaine mesure, en la remplaçant par le mot 'patiente'.»

«Cependant, dès la ligne suivante, il tempère cette modification en disant qu'elle est totalement cohérente avec l'expression précédente», suggérant que le changement d'expression n'aura pas d'effet, a-t-il précisé.

«La Fed joue avec les mots pour ne pas faire des vagues, et elle y réussit», a résumé Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services. Elle «joue des deux côtés, et cela a rassuré les investisseurs».

Le marché obligataire a nettement baissé. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans montait à 2,148% contre 2,071% lundi soir, alors que celui des bons à 30 ans progressait à 2,752%, contre 2,702% à la précédente clôture.

L'effet Cuba profite aux croisières 

Parmi les autres éléments qui ont soutenu les cours mercredi, le président américain, Barack Obama, a engagé un rapprochement spectaculaire des États-Unis avec Cuba, constatant l'échec d'un demi-siècle d'isolement du régime communiste, ce qui a notamment profité aux titres des compagnies de croisière.

Carnival Corporation, premier acteur mondial du secteur, a pris 3,46% à 44,61 dollars, et le numéro deux, l'américano-norvégien Royal Caribbean Cruises Ltd, 6,62% à 81,84 dollars.

À l'inverse de la tendance, le groupe de messagerie FedEx, qui a déçu Wall Street en annonçant mercredi une performance en dessous des attentes et en confirmant ses prévisions annuelles malgré la chute des prix du pétrole, a perdu 3,72% à 167,78 dollars.

Volcano, spécialiste de l'imagerie médicale, s'est envolé de 55,27% à 17,84 dollars, après que le néerlandais Philips a annoncé son rachat pour plus d'un milliard de dollars, à 18 dollars par action.

Le groupe de médias 21st Century Fox, qui rassemble les actifs de télévision et de cinéma de Rupert Murdoch, a avancé de 2,77% à 35,80 dollars après l'annonce d'un accord préliminaire pour acquérir la société de publicité trueX media.

Le conglomérat General Electric a pris 0,69% à 24,66 dollars, après avoir tenté de rassurer sur les conséquences négatives de la chute des prix du pétrole en 2015 sur sa branche énergie, en gâtant ses actionnaires grâce à une montée en puissance de ses activités industrielles au détriment de la finance.