L'Autorité des marchés financiers enquête sur Amaya, cette entreprise de Pointe-Claire qui a réalisé ce printemps la plus grosse transaction de l'année au Québec.

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La direction d'Amaya [[|ticker sym='T.AYA'|]] a indiqué en fin de soirée jeudi qu'elle coopère avec l'AMF dans le cadre d'une enquête concernant des transactions sur l'action d'Amaya en lien avec l'acquisition plus tôt cette année de l'exploitant des populaires sites PokerStars et Full Tilt Poker. Cette transaction a été évaluée à 4,9 milliards de dollars.

«À la connaissance de la compagnie, ceci n'implique pas d'allégations de malfaisance par Amaya», a laissé savoir la direction de l'entreprise dirigée par David Baazov.

«Amaya va continuer de coopérer, si et quand demandé, conformément à notre pratique de toujours coopérer avec les autorités réglementaires.»

La perquisition a eu lieu mercredi dans les bureaux d'Amaya. La GRC était sur les lieux, mais «uniquement pour assurer la sécurité», explique l'agent Erique Gasse, de la GRC.

Le porte-parole de l'AMF, Sylvain Théberge, affirme par ailleurs que «cette perquisition s'inscrit dans une enquête plus large et sur laquelle nous ne ferons aucun commentaire supplémentaire».

Sylvain Théberge confirme que l'Autorité des marchés financiers a aussi visité mercredi les bureaux de la Financière Manuvie et du courtier Canaccord/Genuity.

Les financiers de Canaccord/Genuity ont dirigé le syndicat de banquiers qui a piloté la transaction avec Rational Group qui fait d'Amaya un géant mondial du jeu en ligne.

Des porte-parole de Manuvie et Canaccord ont indiqué à La Presse Canadienne qu'ils collaborent avec l'AMF.

Le titre d'Amaya s'est apprécié de 340 % cette année.

L'acquisition a été annoncée le 12 juin. Mais la spéculation entourant une possible transaction avait forcé la direction d'Amaya à publier un communiqué le 26 mai pour répondre aux rumeurs. Une activité particulièrement intense avait fait bondir le titre à partir de la mi-mai.

L'analyste Neil Linsdell, de l'Industrielle Alliance, avait d'ailleurs mentionné dans un rapport publié le 20 mai qu'il croyait qu'Amaya comptait vendre sa plateforme de poker Ongame Network et que l'entreprise se préparait à acquérir une plateforme de poker plus imposante.

Pour ficeler l'entente avec Rational Group, le fondateur et PDG d'Amaya, David Baazov, âgé de seulement 34 ans, a su convaincre de grosses firmes américaines comme Blackstone et BlackRock de participer au financement.

L'action d'Amaya a cédé 4 % mercredi dans un volume de transaction particulièrement élevé avant de regagner 1 % jeudi à la Bourse de Toronto.

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Le PDG d'Amaya, David Baazov.