Wall Street a achevé en petite hausse jeudi une séance mouvementée, l'anxiété des investisseurs en pleine déroute des prix du pétrole l'emportant sur l'optimisme suscité par de bonnes ventes de détail.

La Bourse de Toronto a rebondi de son côté pour afficher une légère avance, les investisseurs ayant repéré certaines aubaines parmi les titres victimes des vagues de désinvestissements de cette semaine, qui ont fait reculer le parquet en territoire de correction.

Un nouveau recul du cours du pétrole a fait retraiter le dollar canadien de 0,36 cent US à 86,75 cents US, ce qui constitue un creux de cinq ans et demi pour le huard.

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Les marchés à la clôture :



TSX 13 905,12 / 52,17 (0,38%)

Dow Jones 17 596,34 / 63,19 (0,36%)

S&P 500 2 035,33 / 9,19 (0,45%)

NASDAQ 4 708,16 / 24,13 (0,52%)

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L'indice composé S&P/TSX a clôturé en hausse de 52,17 points, à 13 905,12 points, après avoir plongé mercredi de 343 points. Cette baisse a placé l'indice phare torontois 12% en deçà de son sommet de l'été.

Dans le monde boursier, tout recul de 10% ou plus par rapport à un récent sommet est considéré comme une correction.

Parmi les secteurs qui ont réalisé des gains jeudi se trouvaient notamment celui de l'industrie, qui a pris 0,65%, celui des télécommunications, qui a gagné 2,27%, et celui de la consommation discrétionnaire, qui a gagné 1,28%.

Un nouveau recul du cours du pétrole a fait retraiter le dollar canadien de 0,36 cent US à 86,75 cents US, ce qui constitue un creux de cinq ans et demi pour le huard.

Après un départ sur les chapeaux de roue, les indices new-yorkais ont nettement ralenti leur cadence en deuxième partie de séance, dans la foulée de la clôture du marché du pétrole.

Pour beaucoup d'investisseurs en effet, les cours du pétrole coté à New York, le WTI, ont franchi le Rubicon en tombant sous le seuil psychologique des 60 dollars le baril pour la première fois depuis 2009 jeudi.

Certes, un pétrole moins cher signifie un carburant plus abordable et plus d'argent dans le porte-monnaie du consommateur pour le dépenser ailleurs et nourrir la croissance.

Mais «lorsque vous avez un plongeon de plus de 40% des prix (depuis la mi-juin, NDLR) dans l'un des secteurs les plus importants de l'économie en si peu de temps, cela peut avoir des conséquences graves (...) jusque dans les marchés financiers», a expliqué Jack Ablin, de BMO Private Bank.

Selon l'investisseur en effet, cela fait peser «un gros nuage noir sur le marché» en laissant ouverte la possibilité d'un choc trop brutal pour un fonds spéculatif ou une grosse institution financière trop exposée au secteur.

Les sociétés dans l'énergie représentent un peu plus de 10% de l'indice élargi S&P 500.

Dans la matinée, l'annonce d'excellentes ventes de détail en novembre, dans un pays où la consommation est le moteur essentiel de la croissance, avait rendu son sourire à un marché qu'un autre plongeon du brut la veille avait rendu nerveux.

Ces chiffres ont en effet apaisé des craintes suscitées fin novembre par des ventes en magasins mitigées lors du lancement officiel de la période cruciale des fêtes au lendemain de Thanksgiving, le «Black Friday».

Sur le marché de l'emploi américain, les courtiers ont aussi salué un nouveau signe d'embellie avec l'annonce, anticipée, d'un recul des inscriptions hebdomadaires au chômage début décembre.

Pour Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Managament, le retour de bâton dans l'après-midi après un début de séance plus fulgurant n'avait rien d'étonnant: «ces indicateurs étaient bons mais le marché était remonté trop haut, trop vite».

Le marché obligataire a fini sans direction. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans a progressé à 2,178% contre 2,169% mercredi soir, mais celui des bons à 30 ans a baissé à 2,825% contre 2,835% à la précédente clôture.

Nuage noir

À Toronto, le secteur de l'énergie a retraité jeudi de 0,31% et affiche maintenant une baisse d'environ 30% par rapport au début de l'année.

Plusieurs entreprises du secteur de l'énergie ont réagi à la chute des prix du pétrole en réduisant leurs budgets de dépenses en immobilisations pour l'an prochain. Cenovus Energy (TSX:CVE) s'est joint à ce groupe jeudi et compte maintenant dépenser entre 2,5 milliards et 2,7 milliards $ l'an prochain, ce qui représente une diminution de 15% par rapport à ses dépenses de 2014. Son action a glissé de 30 cents à 20,80 $.

Le secteur aurifère a rendu 1,27%, tandis que le cours du lingot d'or a perdu 3,80 $ US à 1225,60 $ US l'once à New York.

Le groupe des métaux et minerais diversifiés a perdu 1,57% pendant que le prix du cuivre gagnait 3 cents US à 2,92 $ US la livre à New York.