Bye-bye septembre, un mois qui a été particulièrement rude pour le marché boursier canadien. Bonjour octobre avec tout ce que cela implique comme alertes pour l'investisseur.

Octobre est historiquement le pire mois en Bourse. Les krachs de 1929 et 1987, le mini-krach de 1989 et la grande braderie de 1997 sont tous survenus en ce même mois.

Le nouveau mois débute d'ailleurs dans le rouge avec des reculs de près de un point de pourcentage, tant sur les marchés canadiens et américains qu'internationaux. Qui plus est, la volatilité qui s'est réveillée le mois dernier s'intensifie.

Les raisons de s'inquiéter cette année ne manquent pas. La géopolitique en fournit plusieurs avec les foyers de tension en Europe de l'Est, au Moyen-Orient et en Asie. Sur le plan économique, l'essor de la Chine et la consolidation en Europe sont critiques. On verra aussi tout l'impact d'un dollar américain très fort, et pas seulement sur les titres canadiens de ressources naturelles.

Les entreprises ont fort à faire pour justifier les multiples boursiers encore élevés. L'indice S&P 500 de la Bourse de New York vaut 18 fois les bénéfices des entreprises qui le composent, et le S&P/TSX de la Bourse de Toronto a un ratio de 19 fois.

Les analystes attendent des hausses de bénéfices de 8,4% et 4,1% pour les entreprises de ces deux groupes au terme du trimestre qui vient de prendre fin et dont les premiers échos se feront entendre dès les prochaines semaines. Et comme on le sait, les fautives sont vilipendées par le marché.

Les experts ont particulièrement à l'oeil le comportement relatif des petites capitalisations par rapport aux plus grosses. La «divergence» était flagrante le mois dernier. Cette rotation vers les valeurs plus costaudes pourrait être le prélude à une correction. Les titres à petite capitalisation jouent souvent en Bourse le même rôle que le canari dans les mines de charbon.

Pour spéculateurs avertis

N'empêche que le mois d'octobre est aussi le mois préféré des chasseurs d'aubaines. Selon le statisticien Howard Silverblatt, de S&P Capital IQ, plus du quart des gros bonds quotidiens des principaux titres américains survient en ce mois.

Le Stock Trader's Almanac rend aussi justice au dixième mois en précisant que ce fut le cas de belles reprises après des mois de septembre déprimants - comme cette année - de 1999 à 2003. Même qu'octobre a gagné une réputation de «tueur d'ours» en marquant la fin de 12 marchés baissiers depuis 1946.

Bref, octobre est «un bon mois pour acheter», selon les auteurs de la bible des boursicoteurs. D'ailleurs, ce n'est pas le pire mois du calendrier boursier (honneur dévolu au mois d'août), si l'on s'en tient aux statistiques des 27 dernières années.

Bien malin qui peut prédire ce que nous réservent les prochaines semaines. Chose certaine, il y aura de l'action.

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RECOMMANDATION

La firme de recherche indépendante Salman Partners, de Vancouver, n'a pas froid aux yeux. Elle mise sur les sociétés de ressources Pengrowth Energy, Conifex Timber, Zargon Oil&Gas et Silver Wheaton ainsi que sur l'entreprise technologique MacDonald, Dettwiler and Associates pour le quatrième trimestre 2014. Pengrowth est une nouvelle venue dans cet alignement d'entreprises-vedettes de l'Ouest canadien. Salman Partners a doublé le rendement du S&P/TSX sur cinq ans avec son alignement gagnant, mais affiche une perte de 11% pour le dernier trimestre.